Par Tareq Oubrou : recteur de la mosquée de Bordeaux
L’effervescence émotionnelle caractérise désormais notre postmodernité
dominée par l’irrationnel. La production artistique, l’industrie
culturelle, renforce cet état de fait, procédant par une
hypermassification des désirs et une unification des goûts. On crée
ainsi une émotion au service de l’économie, en l’absence de toute
transcendance, de tout principe éthique, si ce n’est le profit, un
profit qui se fait au détriment du sens. Ce paradigme gagne aussi le
monde politique, où la communication sans message joue sur les instincts
les plus bas et sur une émotion qui ne fait pas jaillir de
l’intelligence et qui menace ainsi la démocratie. Cette logique
esthétique a dépassé les frontières des comédiens, chanteurs, danseurs,
peintres et celles des politiciens… Les prédicateurs religieux sont
aussi devenus des artistes. Du moins sont-ils perçus comme tels par
leurs publics. À force de traiter de sujets théologiques, canoniques ou
mystiques dans un langage courant, vulgarisé jusqu’au simplisme, les
prédicateurs risquent de faire disparaître toute pertinence à leurs
discours.
Une vulgarisation excessive risque en effet d’induire en erreur plus que
d’éclairer. « Spiritualité », « éthique », « pratique », « foi » sont
des termes qui ont été affinés et précisés par les disciplines
religieuses ; ils sont aujourd’hui dilués, voire galvaudés, dans un
discours religieux où règne un flottement sémantico-esthétique procurant
au public des sensations sans idées.
Pire, le discours religieux n’est plus à l’abri d’une dérive de la
domination esthétique et de la logique de rentabilité. On a bien compris
que les idées complexes ne font pas bon ménage avec l’économie de
marché. Il faut, selon cette logique, former une communauté du sentir et
non du réfléchir. La démarche de l’art religieux consistera alors à
capter les masses par des ambiances de « transe collective ». Et même si
le prédicateur jouit d’une grande intelligence et d’une compétence
reconnue, il se verra obligé de proposer le médiocre pour diffuser son
“produit”. La médiocrité devient alors un art. Le discours religieux
consiste dès lors en un étalement des sentiments. Faute de pertinence et
de problématiques claires, on recourt à un sensationnalisme lacrymal.
Souvent on entend dire après une rencontre religieuse qu’elle n’était
pas très spirituelle : les larmes ne s’y sont pas beaucoup déversées,
comme si la foi et la qualité d’une rencontre spirituelle étaient
proportionnelles au volume de larmes versées par les croyants. Dans ce
chaos esthétique organisé, le public musulman devient capable
d’applaudir une idée et son opposé, sans discernement, et ce en l’espace
de trente secondes. C’est là effectivement un signe d’intégration dans
la société, mais une société du spectacle, où le sens est en train de
s’éclipser timidement mais irrésistiblement. Les musulmans sont en
définitive à l’image de leur société. Cette intégration ne fait pas
débat. Il ne faudrait point conclure à un mépris radical des émotions,
de l’esthétique et du sensible. Au contraire, ils peuvent devenir les
moteurs d’une foi intelligente et d’une raison critique. Nous en avons
pour preuve le Coran lui-même. Œuvre d’une grande beauté littéraire, le
Coran caresse par son style éloquent et inimitable la sensibilité et le
coeur de son lecteur croyant. Il le met en même temps en garde contre le
suivisme et le mimétisme. Très esthétiquement, il appelle au
discernement (al-furqân) et à la réflexion (at-tafakkur). Son mystère
réside justement dans le sensible qu’il propose et qui éveille ou
réveille l’intelligence. Mais a-t-on compris son enseignement ?
Toute l'actualité des musulmans d'Europe
Blog d'actualité sur l'islam en Europe. Des articles de presse sur la présence musulmane en Europe.
29 sept. 2015
1 août 2014
Manifestation de soutien à Gaza ce samedi à Paris

Le Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens a lancé un appel à manifester à 15 heures à Denfert-Rochereau pour dire « halte à l'agression israélienne » et demander la « levée du blocus, illégal et criminel, de Gaza ».
12 oct. 2013
Aïd al-Adha : pour faire baisser le prix du mouton, ne le sacrifiez pas le premier jour
Tout le monde ou presque veut son mouton le premier jour de l’aïd al-adha alors qu’il est possible, religieusement parlant, de le sacrifier ou de le faire sacrifier le deuxième et le troisième jour de l’aïd.
Mouton le premier jour, prix et fraudes explosent
Conséquence directe : la forte demande fait exploser les prix. Cette année, les prix en France vont dépasser les 300 euros par tête. Jackpot pour les éleveurs et les bouchers qui profitent largement de la situation pour gagner beaucoup d’argent sur le dos des consommateurs musulmans.Pire encore, la frénésie qui caractérise le premier jour de l’aïd al-adha est telle qu’elle crée des conditions particulièrement favorables à la fraude : moutons abattus à l’étranger (Irlande, Grande-Bretagne, etc.) plusieurs jours avant l’aïd, puis importés et stockés en France en attendant le jour J, moutons non halal vendus sous le label halal, moutons abattus en France dans la nuit qui précède la prière de l’aïd, etc.
Or, le sacrifice de l’aïd n’est valable que si l’animal est 1) abattu selon le rite islamique, 2) abattu après la prière propre à ce jour de fête. Un mouton abattu en Irlande trois jours avant, comme on a pu en trouver ces dernières années chez certains bouchers musulmans ou régulièrement en grande surface, n’est pas un mouton de l’aïd, même s’il est halal.
Les consommateurs musulmans, victimes et responsables
Paradoxalement, les consommateurs musulmans sont à la fois victimes et responsables de cette situation. Victimes, car ils se font avoir – une fois n’est pas coutume. Responsables, car ils sont encore trop nombreux à vouloir absolument leur mouton le premier jour, alors même qu’ils disposent de trois jours (les trois jours de tachriq) pour s’acquitter de ce sacrifice.C’est précisément parce que les musulmans sont très nombreux à vouloir leur mouton le premier jour que les prix flambent et que les fraudes sont fréquentes. Les éleveurs français, étranglés toute l’année par le rouleau compresseur de l’industrie agro-alimentaire, trouvent dans l’aïd al-adha un moyen de survie et en profitent pour vendre leurs agneaux au prix fort. De même, il n’est pas rare que des bouchers profitent d’une demande très forte le premier jour pour s’assurer de belles marges.
Le premier jour est ainsi un jour où le chiffre d’affaires explose au détriment des consommateurs. Pour autant, cette situation n’est pas inéluctable. Les consommateurs musulmans peuvent en effet aisément changer la donne, à condition qu’ils prennent conscience de cet état de fait , qu’ils soient convaincus qu’ils ont tout intérêt à ne pas acheter leur mouton le premier jour et qu’ils cessent de râler sans agir pour autant.
Des moutons moins chers, des fraudeurs gênés
Longtemps en France, les musulmans ont procédé eux-mêmes au sacrifice de leur mouton de l’Aïd al-Adha, toujours le premier jour. De même, dans les pays musulmans, cet acte d’adoration est observé le premier jour, si bien que, dans l’inconscient collectif, il ne peut y avoir de sacrifice du mouton de l’Aïd al-Adha les deux et troisième jour. Ce qui est évidemment faux.Nous avons trois jours pour nous acquitter de cette œuvre pieuse. En l’état actuel du marché, les consommateurs musulmans devraient réfléchir à deux fois avant de se précipiter chez leur boucher et d’exiger un mouton le premier jour. Les musulmans doivent agir très concrètement.
Première action très efficace : demander à recevoir le mouton le deuxième ou le troisième jour. Les prix chuteront immédiatement de plusieurs dizaines d’euros par bête. Vous passerez très facilement de 260 euros le mouton livré le premier jour à 150 euros livré le 3e jour. Mais pour cela, il faut que vous soyez nombreux à l’exiger de votre boucher.
Il rouspètera certainement et vous dira que c’est impossible, mais si 30 clients par boucher exigent la même chose, ce dernier se pliera très rapidement à ces exigences. Dites-lui que c’est le troisième jour ou rien. Il fera peut-être de la résistance, mais au final, s’il ne veut pas vous perdre, il préfèrera très largement perdre une partie de ses bénéfices à perdre de nombreux clients.
Le pouvoir du consommateur est gigantesque. Tous les professionnels le savent. Les plus malhonnêtes d’entre eux craignent d’ailleurs que les consommateurs en prennent conscience. En n’exigeant pas leurs moutons le premier jour, les consommateurs musulmans feront baisser non seulement les prix, mais aussi la fraude. Une fois encore, soit chacun reste dans son coin et continuera à se faire avoir en payant 250 à 300 euros un agneau qui en vaudra 100 à 150 euros de moins trois jours plus tard, soit chacun se réveille et se décide à agir en sachant que d’autres font pareil et les musulmans ne seront plus les dindons d’une farce qui dure depuis trop longtemps. Alors que fait-on ? Dites-nous.
Source : http://www.al-kanz.org/2013/10/05/aid-adha-agneau/
21 juin 2013
Argenteuil : les femmes voilées agressées reçues au ministère
L'une est venue d'elle-même, l'autre, ne pouvant s'y rendre, a été représentée par son avocat. Les deux femmes voilées récemment agressées à Argenteuil (Val d'Oise)
le 20 mai et le 13 juin ont reçu jeudi de nouvelles garanties du
ministre de l'Intérieur Manuel Valls sur la poursuite de l'enquête.
"Le cabinet du ministre a rappelé la détermination des autorités à retrouver les auteurs de ces agressions extrêmement graves", a-t-on précisé au ministère. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a lui-même adressé une lettre aux deux femmes "pour leur apporter son soutien".
Enquêtes pour "violences volontaires"
Le président de l'Observatoire de l'islamophobie, Abdallah Zekri, s'est réjoui de ce rendez-vous auquel était également présente une représentante du cabinet de Najat Vallaud-Belkacem, ministre du Droit des femmes. "Cela prouve que le ministre a entendu notre cri de colère et compris le ressentiment qui a touché les musulmans", a-t-il dit.
Le parquet de Pontoise a ouvert mercredi une information judiciaire sur ces faits survenus les 20 mai et 13 juin. L'information judiciaire a été ouverte pour "violences volontaires aggravées" concernant la première victime, et pour "violences volontaires en réunion". Un seul juge d'instruction sera chargé d'enquêter sur ces affaires.
Vive émotion à Argenteuil
La première victime, une jeune femme de 17 ans, a expliqué avoir été agressée le 20 mai, alors qu'elle se trouvait dans la rue. Selon l'Observatoire national contre l'islamophobie, elle a été jetée par terre, rouée de coups et traitée de "sale arabe".
La seconde, âgée de 21 ans, a raconté avoir été agressée par deux hommes le 13 juin, également dans la rue. Enceinte de quatre mois, elle a fait une fausse couche lundi, mais le lien entre sa fausse couche et l'agression n'est pas établi, selon plusieurs sources. Ces agressions ont suscité une vive émotion dans la communauté musulmane d'Argenteuil.
Source : http://www.metronews.fr/paris/argenteuil-manuel-valls-recoit-les-femmes-voilees-agressees/mmfu!faWIXvFsUgY/
"Le cabinet du ministre a rappelé la détermination des autorités à retrouver les auteurs de ces agressions extrêmement graves", a-t-on précisé au ministère. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a lui-même adressé une lettre aux deux femmes "pour leur apporter son soutien".
Enquêtes pour "violences volontaires"
Le président de l'Observatoire de l'islamophobie, Abdallah Zekri, s'est réjoui de ce rendez-vous auquel était également présente une représentante du cabinet de Najat Vallaud-Belkacem, ministre du Droit des femmes. "Cela prouve que le ministre a entendu notre cri de colère et compris le ressentiment qui a touché les musulmans", a-t-il dit.
Le parquet de Pontoise a ouvert mercredi une information judiciaire sur ces faits survenus les 20 mai et 13 juin. L'information judiciaire a été ouverte pour "violences volontaires aggravées" concernant la première victime, et pour "violences volontaires en réunion". Un seul juge d'instruction sera chargé d'enquêter sur ces affaires.
Vive émotion à Argenteuil
La première victime, une jeune femme de 17 ans, a expliqué avoir été agressée le 20 mai, alors qu'elle se trouvait dans la rue. Selon l'Observatoire national contre l'islamophobie, elle a été jetée par terre, rouée de coups et traitée de "sale arabe".
La seconde, âgée de 21 ans, a raconté avoir été agressée par deux hommes le 13 juin, également dans la rue. Enceinte de quatre mois, elle a fait une fausse couche lundi, mais le lien entre sa fausse couche et l'agression n'est pas établi, selon plusieurs sources. Ces agressions ont suscité une vive émotion dans la communauté musulmane d'Argenteuil.
Source : http://www.metronews.fr/paris/argenteuil-manuel-valls-recoit-les-femmes-voilees-agressees/mmfu!faWIXvFsUgY/
19 juin 2013
Argenteuil : des armes chez un homme accusé de menaces islamophobes
La ville d'Argenteuil (Val-d'Oise) connaît une nouvelle affaire liée aux actes islamophobes. Après l'agression d'une femme jeudi soir le 13 juin, les policiers ont retrouvé le lendemain plusieurs armes au domicile d'un homme de 46 ans, qu'ils venaient interpeller pour avoir proféré des menaces de mort sur internet .
Le 13 juin au soir, les enquêteurs repèrent des menaces «violentes et radicales» visant les musulmans dans une conversation sur un mur Facebook. Le lendemain, les policiers viennent donc l'interpeller à son domicile d'Argenteuil et le placent en garde à vue.
Lors de la perquisition, ils découvrent des armes de poing et un fusil. Selon nos informations, les armes découvertes chez le suspect étaient démilitarisées et il n'aurait reçu qu'un simple rappel à la loi. Concernant les menaces de mort, il a par contre été convoqué fin octobre pour être jugé.
L'opération survient dans un contexte de tension à Argenteuil, où une femme voilée a porté plainte le 14 juin pour une agression survenue le 13 juin au matin. Lundi, elle a annoncé avoir perdu son bébé. Trois semaines avant, une autre femme voilée avait été agressée. Pour l'instant, aucun lien n'a toutefois été établi entre ces agressions présumées et ces menaces sur Facebook.
Source : http://www.leparisien.fr/argenteuil-95100/argenteuil-des-armes-chez-un-homme-accuse-de-menaces-islamophobes-18-06-2013-2908115.php
Le 13 juin au soir, les enquêteurs repèrent des menaces «violentes et radicales» visant les musulmans dans une conversation sur un mur Facebook. Le lendemain, les policiers viennent donc l'interpeller à son domicile d'Argenteuil et le placent en garde à vue.
Lors de la perquisition, ils découvrent des armes de poing et un fusil. Selon nos informations, les armes découvertes chez le suspect étaient démilitarisées et il n'aurait reçu qu'un simple rappel à la loi. Concernant les menaces de mort, il a par contre été convoqué fin octobre pour être jugé.
L'opération survient dans un contexte de tension à Argenteuil, où une femme voilée a porté plainte le 14 juin pour une agression survenue le 13 juin au matin. Lundi, elle a annoncé avoir perdu son bébé. Trois semaines avant, une autre femme voilée avait été agressée. Pour l'instant, aucun lien n'a toutefois été établi entre ces agressions présumées et ces menaces sur Facebook.
Source : http://www.leparisien.fr/argenteuil-95100/argenteuil-des-armes-chez-un-homme-accuse-de-menaces-islamophobes-18-06-2013-2908115.php
18 juin 2013
La femme voilée agressée par des skinheads à Argenteuil a perdu son bébé
La Coordination contre le racisme et l’islamophobie tient à exprimer ses
condoléances et sa solidarité à la famille de la victime.
Nous tenons ici à faire part de notre consternation et notre très grande colère face à ce drame que vient de subir Madame Leïla O., citoyenne musulmane agressée à Argenteuil par deux skinheads au point d'en perdre son bébé.
Une certaine presse et des milieux d’extrême droite ont cherché à remettre en cause le témoignage de la victime , en l’accusant d’avoir fabulé ou d'avoir, selon des sources policières, fait des déclarations contradictoires.
Ce drame vient donc mettre les autorités publiques au premier rang desquels les ministres de l’Intérieur et de la Justice face à leurs responsabilités.
La vague d’agressions et de comportements islamophobes nécessite de toute urgence une réaction ferme et sans concession de la part de la République.
Nous considérons que l'Etat français doit exprimer sa solidarité à toutes les victimes, fussent-t-elles musulmanes.
La Coordination contre le Racisme et l’islamophobie demande qu’une délégation soit reçue par les ministres de l’Intérieur et de la Justice.
Parce qu'il est plus qu'urgent que soit examinés les moyens d’enrayer cette escalade aux conséquences dramatiques nous demandons qu'une délégation soit reçue par les ministres de l'Intérieur et de la Justice.
Fait à Lyon, le 18 Juin 2013
Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI)
Source : http://www.saphirnews.com/Madame-Leila-O--agressee-par-des-skinheads-a-Argenteuil-vient-de-perdre-son-bebe-_a16970.html?preaction=nl&id=18848717&idnl=140255&
Nous tenons ici à faire part de notre consternation et notre très grande colère face à ce drame que vient de subir Madame Leïla O., citoyenne musulmane agressée à Argenteuil par deux skinheads au point d'en perdre son bébé.
Une certaine presse et des milieux d’extrême droite ont cherché à remettre en cause le témoignage de la victime , en l’accusant d’avoir fabulé ou d'avoir, selon des sources policières, fait des déclarations contradictoires.
Ce drame vient donc mettre les autorités publiques au premier rang desquels les ministres de l’Intérieur et de la Justice face à leurs responsabilités.
La vague d’agressions et de comportements islamophobes nécessite de toute urgence une réaction ferme et sans concession de la part de la République.
Nous considérons que l'Etat français doit exprimer sa solidarité à toutes les victimes, fussent-t-elles musulmanes.
La Coordination contre le Racisme et l’islamophobie demande qu’une délégation soit reçue par les ministres de l’Intérieur et de la Justice.
Parce qu'il est plus qu'urgent que soit examinés les moyens d’enrayer cette escalade aux conséquences dramatiques nous demandons qu'une délégation soit reçue par les ministres de l'Intérieur et de la Justice.
Fait à Lyon, le 18 Juin 2013
Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI)
Source : http://www.saphirnews.com/Madame-Leila-O--agressee-par-des-skinheads-a-Argenteuil-vient-de-perdre-son-bebe-_a16970.html?preaction=nl&id=18848717&idnl=140255&
27 mars 2013
Averroès, le meilleur lycée général de France

Le lycée privé musulman Averroès, situé à Lille, décroche la première place du classement des lycées proposant un enseignement général et technologique sur 2309 établissements.
100 % des 43 lycéens inscrits y ont obtenu leur baccalauréat en 2012. « Le taux global de réussite au baccalauréat (100%) du lycée privé Averroès, est supérieur au taux moyen (attendu) calculé par le ministère pour des élèves d'âge, d'origine sociale, de sexe et de niveau scolaire comparables et scolarisés dans des lycées comparables en termes d'âge, d'origine sociale et de sexe de l'ensemble de l'académie de Lille (83%) », constate par ailleurs Le Parisien.
Depuis plusieurs années, cet établissement privé musulman, premier du genre ouvert depuis 2003 et sous contrat avec l’Etat depuis 2008, s’impose comme l’un des meilleurs lycées de France.
Il est suivi dans ce classement national par le lycée public ESSA Ecole Boulle, dans le 12e arrondissement de Paris, et l’Ecole active bilingue Jeanine Manuel, un lycée privé parisien.
Le lycée Henry IV, souvent cité comme une référence, arrive en 5e position avec un taux de réussite au BAC de 100 %. Mais 95 % d’anciens élèves de seconde de l’établissement ont obtenu leur BAC dans ce même lycée alors qu’ils sont 99 % dans ce cas au lycée Averroès.
Dans un autre classement signé L’Express, le lycée Averroès se classe à la 5e place du classement national et premier au niveau départemental car le journal a choisi de se baser sur la probabilité pour un élève de première d'obtenir son bac dans le même lycée.
Les critères pris en compte par le Ministère de l'éducation nationale pour établir les résultats des lycées sont en effet le taux de réussite au BAC mais aussi le taux d’accès de seconde et de première au BAC et la proportion de bacheliers parmi les sortants.
« Les indicateurs de valeur ajoutée des lycées évaluent non seulement la réussite des élèves de terminale d'un établissement au baccalauréat, mais aussi la capacité de cet établissement à accompagner le maximum d’élèves de seconde jusqu'à l'obtention de ce diplôme, en prenant en compte les caractéristiques socio-démographiques et scolaires des élèves », explique le ministère.
La réputation du lycée Averroès n'est plus à faire. La reconnaissance de son excellence est désormais nationale.
Source : saphirnews
24 janv. 2013
Signes religieux dans les lycées : L’ONU condamne la France à revoir la loi du 15 mars 2004
Le culte de la Déesse Laïcité a fait perdre la tête à la France. Depuis la loi du n° 2004-228 de 15 mars
2004, votée dans un touchant œcuménisme politique, c’est de pire en
pire… Oui, mais problème : le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU a
condamné la France pour l’exclusion d’un lycéen sikh, et elle lui
demande de réviser cette loi. Cette décision est le signe ostensible
d’une défaite annoncée,… car tout cet édifice a été construit sans
principe depuis une décennie et il est condamné à s’écrouler. Il va
falloir revenir au réel, respecter le droit international, et revenir
aux bases de la laïcité. Car le vrai régime de la laïcité respecte la
liberté de religion, c’est une évidence.
Le Conseil d’Etat en excès de vitesse laïque

Ranjit,
un sikh, portait un turban, en contradiction avec respecté l’excellente
loi du 15 mars 2004, devenu l’excellent article L. 141-5-1 du Code de
l'éducation.
Je
rappelle les termes de cet article, désormais en survie artificielle
: « Dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de
signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une
appartenance religieuse est interdit. Le règlement intérieur rappelle
que la mise en œuvre d'une procédure disciplinaire est précédée d'un
dialogue avec l'élève ».
Analyse du Conseil d’Etat : « Si
les élèves des écoles, collèges et lycées publics peuvent porter des
signes religieux discrets, sont en revanche interdits, d'une part, les
signes ou tenues, tels notamment un voile ou un foulard islamique, une
kippa ou une grande croix, dont le port, par lui-même, manifeste
ostensiblement une appartenance religieuse, d'autre part, ceux dont le
port ne manifeste ostensiblement une appartenance religieuse qu'en
raison du comportement de l'élève ».
Rnajit, dans un esprit de conciliation, portait le
keshi sikh (sous-turban). Pour le Conseil d’Etat, « bien qu'il soit
d'une dimension plus modeste que le turban traditionnel et de couleur
sombre », ce keshi sikh ne pouvait être qualifié de signe discret et
l’élève « par le seul port de ce signe, avait manifesté ostensiblement
son appartenance à la religion sikhe », violant l'article L. 141-5-1 du
Code de l'éducation.
Le Conseil d’Etat avait poursuivi : « Compte
tenu de l'intérêt qui s'attache au respect du principe de laïcité dans
les établissements scolaires publics, la sanction de l'exclusion
définitive prononcée à l'égard d'un élève qui ne se conforme pas à
l'interdiction légale du port de signes extérieurs d'appartenance
religieuse n'entraîne pas une atteinte excessive à la liberté de pensée,
de conscience et de religion ».
Pendant
près d’un siècle, depuis le célèbre arrêt Abbé Bouteyre, (10 mai 1912),
le Conseil d’Etat était sur le registre des limites proportionnées au
but, en fonction du trouble causé à l’ordre public. La loi au 5 mars
2004 avait changé le registre, passant à une interdiction de principe,
et le Conseil d’Etat avait refusé de prendre en compte les textes
internationaux pour calmer le Législateur.
Le Comité des droits de l’homme anéantit la loi du 15 mars 2004

Le Comité analyse d’abord la loi du 15 mars 2004,
reconnaissant que la France poursuivait un « but légitime », à savoir,
en application du principe de la laïcité « préserver le respect de la
neutralité dans le service public de l’éducation, ainsi que la
tranquillité et le bon ordre dans les écoles ». Le Comité prend note des
explications de la France selon lesquelles les mesures prises étaient
proportionnées au but recherché, que la loi ne s’appliquait qu’aux
élèves des écoles publiques, et que le dialogue était nécessaire avant
que soit engagé la procédure disciplinaire. Le comité relève que dans la
présente affaire, plusieurs rencontres s’étaient tenues avant que soit
prise la mesure d’expulsion.
Je
note au passage, comme vous, que le Comité aurait vu les choses de
manière différente si une mesure d’interdiction s’appliquait à tous et
sans procédure de concertation. Autant dire que la loi niqab, qui est
générale, sanctionnée pénalement, et remet en cause toutes les libertés,
à commencer par celle d’aller et venir, est bien mal barrée…
Pour
fonder en droit sa décision, le Comité fait référence à sa
jurisprudence, à savoir le commentaire général n° 22 de l’article 18 du
Pacte des droits civils et politiques, qui considère que la liberté de
manifester sa religion inclut le port de vêtements et de signe
distinctifs. Pour le Comité, il n’est pas contestable que le port du
turban par les hommes sikh est une donnée religieuse : « c’est un devoir
religieux et un élément d’indentification de la personne ». Aussi,
c’est le premier point du raisonnement, l’interdiction du turban est une
restriction à l’exercice de la liberté de religion. Toute restriction
n’est pas illégale, cela va de soi, mais pour qu’elle soit légale, la
restriction doit être proportionnée, et c’est là que les choses se
compliquent pour la France.
Un
Etat peut restreindre la liberté de manifester sa religion si cet
exercice se fait au détriment des devoirs de l’Etat, à savoir assurer la
protection de l’ordre public, la santé, la morale ou les droits et
libertés des autres personnes.
Le
Comité reconnait la pertinence du principe de laïcité, et la volonté de
l’Etat de répondre à des incidents ayant marqué la vie scolaire, et en
ce sens, la loi sert le but général de protection des droits et
libertés d’autrui, dans la mesure où il ne s’agit pas d’une interdiction
générale, mais d’une réponse à des incidents.
L’affirmation
du lycéen selon laquelle le port du turban n’est pas seulement un
symbole religieux mais un élément essentiel de l’identité et un devoir
religieux n’est pas contestée par la France.
Mais
pour le Comité, la France n’a pas fourni des preuves convaincantes que
le port de ce signe religieux avait causé une atteinte aux droits et
libertés des autres élèves ou de l’ordre public dans l’école. Aussi, la
sanction de l’exclusion était disproportionnée et a eu un impact très
défavorable sur la scolarité de notre ami sikh.
La
sanction n’était pas nécessaire, et le dialogue entre l’élève et
l’école n’a pas été sincère, ne prenant pas en compte la réalité des
circonstances de fait. L’attitude de cet élève n’avait créé aucun risque
concret, et la seule chose qui a été prise en compte était son
appartenance à une communauté religieuse. La France faisait ici valoir,
argument pitoyable, que cela permettait de fixer une règle générale par
rapport à un élément objectif. Argument nul, répond le Comité : la
France n’a pas montré en quoi le « sacrifice » des droits de cet élève
était nécessaire et proportionné pour le but recherché. Aussi,
l’expulsion de cet élève du lycée a violé les dispositions de l’article
18 alinéa 3 du Pacte, en limitant dans raison son droit à manifester sa
religion.
En
application de article 2, aliéna 3 du Pacte, la France a l’obligation
d’apporter au requérant une réparation adéquate, et surtout, la France à
l’obligation de prévenir de nouvelles violations du Pacte. Elle doit
aussi, dit le Comit », réviser la loi n° 2004-228 à la lumière de la
présente décision, et la France dispose de six mois pour ce faire.
Et alors ?
Alors,
cette décision dit une chose très simple ; la loi du 15 mars 2004 est
du bidon absolu, nul et non avenu. Il faut en revenir au droit
pré-existant, qu’appliquait très bien le Conseil d’Etat : le droit de
manifester ses croyances fait partie de la liberté de religion, et les
limitations à l’exercice de ce droit ne sont possible qui si elles sont
proportionnées à la protection de l’ordre public. Les turbans, foulard
et kippas devront donc faire leur retour dans les établissements
d’enseignement public, à charge pour les élèves de suivre tous les
enseignements et respecter la tranquillité de l’école.
Finalement,
c’est simple : en l’absence de trouble à l’ordre public, on fiche la
paix aux gens. T’as pigé, Monsieur le législateur, ou il faut te faire
un dessin ?
Source : http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/archive/2013/01/21/signes-religieux-dans-les-lycees-l-onu-condamne-la-france-a.html
11 janv. 2013
Communiqué : Bilan final de la campagne nationale du CCIF contre l’islamophobie

Le 31 octobre 2012, le Collectif contre l’Islamophobie en France (CCIF) lançait pour un mois la première campagne de communication nationale sur l’islamophobie, signée « Nous aussi sommes la Nation » (NSLN). Ce mois de mobilisation a permis au CCIF de sensibiliser les Françaises et les Français sur la pleine appartenance des français de confession musulmane à la Nation française, sur cette forme de discrimination et d’intolérance qu'est l'islamophobie, mais également sur les actions à engager pour lutter contre ce phénomène.
Le CCIF, ce sont des milliers de victimes aidées au cas par cas par nos équipes dans la défense de leurs droits, des rapports détaillés et circonstanciés dressant chaque année un état des lieux de l’islamophobie en France, plus de 700 adhérents et des dizaines d’associations partenaires, près de 60 volontaires mobilisés autour de la campagne NSLN, des procès gagnés qui créent des précédents dont tout le monde bénéficie, 10 antennes dans les grandes villes de France, une reconnaissance internationale et désormais institutionnelle, des partenariats universitaires, une indépendance totale dans le fonctionnement et dans les décisions.
Cette campagne « Nous aussi sommes la Nation » qui a duré un mois, a donc fait l’objet d’une évaluation complète, afin de mesurer l'impact qu'elle a eu auprès de la population et saisir les préoccupations de chacun sur le sujet.
Rappel des objectifs
Après un constat de 10 ans, qui a permis de mesurer la réalité chiffrée des actes islamophobes au quotidien, mais aussi d'analyser les dynamiques sociales, les discours et les préjugés qui la nourrissent, l’action du CCIF se fonde sur 3 grands objectifs principaux :
- Assister et accompagner les victimes dans leurs démarches (médiation, conseils juridiques, soutien psychologique…)
- Sensibiliser tous les acteurs à la réalité de l’islamophobie (grand public, institutions, médias, etc.)
- Faire reculer le nombre d’actes islamophobes
Outre le travail d’aide aux victimes mené de longue haleine par notre service juridique, il s’agissait avec cette campagne de communication de grande ampleur de travailler sur les clichés qui entourent les musulmans et l’Islam en France. La campagne est signée « Nous aussi sommes la Nation » pour réaffirmer l’appartenance des citoyens de confession musulmane à la communauté nationale française et l’importance des valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité énoncées dans la devise nationale. Les Français musulmans font eux aussi partie de la Nation : de droit, mais aussi par leur sentiment d’appartenance, par leur contribution quotidienne et historique à la vie du pays. L'ensemble des messages de la campagne vise à ouvrir le dialogue. Nous avons conçu nos messages de manière à susciter le questionnement, la réflexion, la curiosité, la connaissance d’autrui, dans le respect de ses différences. Des différences compatibles avec les valeurs de la République. Cette campagne, pour lutter contre l’islamophobie, permet de mieux connaître les musulmans, dans leur diversité comme dans leur normalité, pour mieux les respecter.
Les messages conçus ont été déclinés sur plusieurs supports : affichage, spot radio, clip vidéo, site internet, tournée de conférences, opération de street marketing, notamment.
L’évaluation de l’impact de cette campagne s’est faite par le biais de plusieurs sources :
- Post-test publicitaire de la campagne d’affichage
- Analyse des retombées médias (TV, radio, presse, web)
- Analyse des visites du site www.noussommeslanation.fr
- Taux de fréquentation des conférences
Evaluation du dispositif
Affichage : Une cinquantaine d’affiches 4x3 ont été disposées sur le périphérique parisien (réseau JC DECAUX) durant une semaine pour une couverture minimale. Des affiches ont également été mises en place dans les abribus lyonnais. Les messages des trois visuels affichés sont perçus positivement par la majorité des personnes interrogées, qui y voient une représentation pacifiée de la diversité de la population française. Pour les personnes interrogées, à la vue de ces messages, « les musulmans sont comme tout le monde ». La campagne dans son ensemble a été perçue comme étant esthétiquement réussie et professionnelle. Pour les personnes interrogées qui avaient répondu n'être pas spécialement rassurées par l’Islam, le visuel "Une famille française" adoucit la perception de l’Islam. Rappelons que ces trois affiches ont également fait l’objet de vidéos explicatives, publiées sur le site www.noussommeslanation.fr pour approfondir le message véhiculé.
Web : Sur le site internet du CCIF www.islamophobie.net, près de 55 000 visteurs uniques entre l'opération "Pains au Chocolat" et la fin de la campagne, dont près de 30 000 sur toute la campagne. Sur le site www.noussommeslanation.fr, on compte près de 15 000 visiteurs uniques. Nous enregistrons par ailleurs plus de 25 000 vues sur YouTube pour le vidéo clip de campagne. Le hashtag #NSLN sur Twitter permettait de suivre le live-tweet des conférences et l’actualité de la campagne.
Radio : Notre spot a été diffusé près de 250 fois, sur les ondes d'Europe 1 et de Beur FM mais également de plusieurs radios locales. Le spot du CCIF a eu ainsi près de 6200 secondes de diffusion (plus d'une centaine de minutes). C'est l'équivalent d'un match de football avec des prolongations !
Conférences : Avec une quinzaine de conférences en France et deux au Royaume-Uni dans le cadre d'une action coordonnée sous le nom Islamophobia Awareness Month (IAM), plusieurs milliers de personnes ont pu connaître le CCIF et ses actions, avoir une présentation détaillée de la campagne et s’informer sur les actions à entreprendre pour lutter contre l’islamophobie. Le CCIF a ainsi pu tisser des liens très forts en allant à la rencontre des acteurs locaux (associations, municipalités, citoyens) qui souhaitent s’investir davantage dans la lutte contre l’islamophobie. Par ailleurs, 2 nouvelles antennes régionales ont été créées, à Angers et à Grenoble.
Retombées presse : La campagne NSLN a fait l’objet de près d'une cinquantaine d'articles, reportages et quasiment autant d'interview sur les médias nationaux mais la véritable sollicitation est venue des médias étrangers, qui ont vraiment cherché à rentrer dans le coeur du message et de la représentation, intrigués par le fait qu'on puisse discriminer les musulmans en terre des Droits de l'Homme au point d'en rendre cette campagne nécessaire. Beaucoup ont dénoncé le silence des médias français, qui depuis s’activent à faire des séances de rattrapage sur l’islamophobie, avec des résultats plus ou moins heureux…
Réactions du public : plusieurs centaines de messages de soutien, de personnes d'horizons très différents. Des musulmans, mais aussi des non musulmans, prenant pour la première fois conscience de l’islamophobie, et convaincus que le pays doit tirer bénéfice de la diversité des individus qui le constituent, y compris religieuse. Nous avons également reçu des sollicitations et messages de soutien de professionnels de la communication et de la publicité, de l'audiovisuel suite au refus de la régie publicitaire de la RATP de diffuser notre campagne dans le métro parisien. Parmi les témoignages reçus, provenant de Français de confession musulmane ou non, la campagne a été jugée agréable et efficace.
Conclusion
Cette campagne a permis au CCIF de se faire connaître comme un acteur oeuvrant pour l’intérêt collectif et le respect des droits de chacun. Par définition, une campagne de communication n’a pas vocation à refléter exhaustivement notre réflexion sur l’islamophobie, notre travail et notre vision de la France.
Elle conditionne le fait qu’un message soit audible ou non. Elle prépare des esprits matraqués par des clichés infondés, véhiculés quotidiennement dans les produits culturels, les discours politiques, le traitement de l’information à recevoir dorénavant un message différent, plus proche de la réalité. Elle prépare au dialogue que le CCIF a fait le choix d’entamer sur ce phénomène qui détruit des milliers de vies ici dans notre pays.
Mais ce qui nous préoccupe par-dessus tout et retient toute notre attention, c’est le pic de sollicitations de victimes et notamment l’augmentation sans précédent du nombre d’appels reçus de leur part dès le coup d’envoi de cette campagne. Cela révèle une véritable détresse : il existait des victimes d’islamophobie qui ne savaient pas vers qui se tourner et qui désormais savent que le CCIF est là pour elles. Ces efforts fournis n’ont donc pas été vains.
Enfin, pour finir, le CCIF remercie toutes celles et tous ceux qui ont rendu cette campagne possible. Toute cette détermination, ces encouragements, mais également ces critiques vont permettre à une équipe plus motivée que jamais à continuer ce travail d’assistance et de sensibilisation qui dure depuis une décennie.
Source : www.islamophobie.net/
4 janv. 2013
L'imam de Bordeaux Tareq Oubrou promu chevalier de la Légion d’honneur

Institué par Napoléon Bonaparte le 19 mai 1802, l’ordre national de la Légion d’honneur récompense « les mérites éminents militaires ou civils rendus à la Nation ».
Tareq Oubrou est un théologien et intellectuel autodidacte . Il est connu pour ses discours qui appellent à une spiritualité qui met l'accent sur les pratiques ésotériques qui sont plus efficaces sur le cœur et le comportement .
Il appelle aussi les musulmans à ne pas se concentrer sur certaines pratiques visibles qu'il considère comme secondaires et pouvant au contraire perturber la foi des musulmans .
Certains de ses avis jugés trop osés sont largement contestés par la communauté musulmane en France .
En plus de ses prêches et ses conférences, il a écrit plusieurs livres ces dernières années: Un imam en colère , Profession d'imam , les Noms de Dieu ...
27 déc. 2012
L'Onu préoccupée par le sort des musulmans en Birmanie
La Birmanie rejette les accusations d'«abus»
Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées et plusieurs milliers d'autres ont été déplacées depuis le début des violences entre bouddhistes et musulmans, en juin, dans l'ouest du pays. Pointée du doigt par les organisations de défense des droits de l'homme, la Birmanie a rejeté les accusations d' «abus» commis par les forces de sécurité après les émeutes, assurant avoir fait preuve du «maximum de retenue».
La résolution onusienne exprime «une préoccupation particulière concernant la situation de la minorité Rohingya dans l'Etat de Rakhine, exhorte le gouvernement à agir pour améliorer leur situation et à protéger l'ensemble de leurs droits, y compris le droit à la nationalité.» Au moins 800.000 Rohingyas, considérés par l'Onu comme une des minorités les plus persécutées de la planète, vivent dans l'Etat de Rakhine situé sur la côte ouest de Birmanie.
Reuters
30 nov. 2012
La viande ISLA Délice ne sera plus certifié par AVS

L’organisme de certification et de
contrôle halal AVS confirme qu’il ne certifiera plus la société Isla
Délice à partir du 1er janvier 2013.
AVS a publié un communiqué de presse confirmant l’information et
s’engageant à communiquer prochainement « sur les raisons et les
conséquences de cette affaire. » On peut s’attendre à un communiqué de
presse de la part d’Isla Délice.
Communiqué sur « l’affaire Isla-Délice »
lundi 26 novembre 2012
Suite aux multiples questions que nous
recevons depuis quelques jours, nous confirmons que les produits de la
marque Isla-délice ne seront plus certifiés AVS à compter du 31 décembre
2012. Nous communiquerons prochainement les raisons et les conséquences
de cette affaire.
Nous vous rappelons que le gage de certification halal fourni par AVS repose sur l’estampille AVS apposée sur les produits.
Le Président,
Lahcène BELATOUI
21 nov. 2012
Pascal Boniface : « La lutte contre l’islamophobie doit être l’affaire de tous »
« N’ayez pas peur ! » Tel est le message lancé avec panache par Médine et Pascal Boniface, ensemble, à travers le livre « Don’t Panik »,* dont l’objectif est de démonter les peurs et les préjugés contre les musulmans, les jeunes des banlieues, les personnes issues de l’immigration... dans un contexte marqué par le marasme économique et sociale et la montée de l’extrême droite. « Don’t Panik », c’est aussi l’histoire d’une (belle) rencontre qui semble improbable entre un rappeur à succès et le directeur d’un des think tanks français les plus influents, l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS). De leur collaboration fructueuse, ils ont su faire tirer une belle amitié. Pascal Boniface en témoigne sur Saphirnews.
Sorti le 18 octobre, « Don’t Panik »
rencontre encore très peu d’échos médiatiques mais semble bel et bien
promis au succès et pour cause : l’alchimie entre les deux auteurs du
livre fonctionne à merveille. Déjà quelque 4 000 exemplaires ont été
vendus après une semaine d’exploitation, nous déclare leur éditeur,
Desclée de Brouwer.

« Don’t Panik »
Saphirnews : Dans quelles circonstances vous-êtes vous rencontrés avec Médine ?
Pascal Boniface : Je l’avais contacté pour faire un
entretien dans la revue de l’IRIS (Institut des relations
internationales et stratégiques dont il est directeur, ndlr) sur « Le monde occidental est-il en danger ? »
(en 2009). On a toujours essayé, dans ce cadre, de prendre contact avec
des personnes qui ne sont pas forcément des spécialistes des questions
géopolitiques mais qui peuvent avoir un avis dessus. Sur ce thème, je
trouvais intéressant de faire réagir Médine, dont j’avais lu ses textes
avant.
L’entretien s’est très bien passé. J’ai ensuite été invité à un de ses concerts mais on avait un peu perdu le contact. Médine m’a contacté il y a quelques mois pour poursuivre le travail qu’on avait développé auparavant. Il voulait mettre ses réflexions non plus sous forme de chansons mais de textes, consignés dans un livre. On s’est vite mis d’accord pour faire ce travail ensemble.
L’entretien s’est très bien passé. J’ai ensuite été invité à un de ses concerts mais on avait un peu perdu le contact. Médine m’a contacté il y a quelques mois pour poursuivre le travail qu’on avait développé auparavant. Il voulait mettre ses réflexions non plus sous forme de chansons mais de textes, consignés dans un livre. On s’est vite mis d’accord pour faire ce travail ensemble.
Vous avez accepté rapidement sa proposition. Qu’est-ce qui vous plaisait dans son projet ?
Pascal Boniface : D’une part, ça changeait de mon travail
habituel. J’aime bien la forme de livre-débat ou livre-entretien car
c’est un ping-pong intellectuel qui est toujours plaisant et qui permet
de construire sa réflexion. Surtout, ce qui me plaisait, c’était la
rencontre entre deux personnes qui viennent d’horizons professionnels et
personnels tout à fait différents et c’est ce qui crée la richesse de
ce livre. Ce qui fait le sel de la vie, c’est de rencontrer des gens
différents et je dois dire que cette rencontre a débouché non seulement
sur un livre, mais de façon plus importante sur une réelle amitié.
A la lecture de ce livre, on sent justement une réelle complicité entre vous. Etiez-vous forcément d’accord sur tout ?
Pascal Boniface : On ne peut pas dire qu’on est d’accord
sur tout, on a des divergences sur Dieudonné mais également, même si
elles sont plus légères, sur Tariq Ramadan. Mais ce qui est important,
c’est de voir qu’alors que nous venons de mondes différents, on a des
points de vue qui ne sont pas si éloignés, ce qui montre bien que le
regard sur la société ou sur la politique étrangère n’est pas un
problème d’appartenance puisque Médine est musulman et moi, athée, mais
un problème de choix politique.
Disons que sans être un musulman, j’ai un point de vue comparable à celui de Médine sur les questions de justice, de respect des individus, sur les principes d’égalité et de non discrimination.
Disons que sans être un musulman, j’ai un point de vue comparable à celui de Médine sur les questions de justice, de respect des individus, sur les principes d’égalité et de non discrimination.
La lutte contre l’islamophobie est un thème central de votre livre. Un passage a retenu mon attention. Vous dites, je vous cite : « Je ne pense pas que les musulmans soient en position où ils peuvent se passer des autres. » Pouvez-vous expliciter cette idée auprès des lecteurs ?
Pascal Boniface : Je dis par là qu’il faut éviter deux
choses. D’une part, que la lutte contre l’islamophobie soit dirigée par
des non-musulmans, prenant les musulmans comme une masse qui ne serait
pas capable de s’organiser. Ce serait un danger, les musulmans doivent
avoir leurs propres représentants, qu’ils les choisissent eux-mêmes,
qu’ils ne soient pas désignés par les autres.
Dans le même temps, je mets en garde contre un éventuel repli communautaire. La lutte contre l’islamophobie doit être l’affaire de tous et pas seulement des musulmans, tout comme la lutte contre l’antisémitisme et toutes sortes de racisme.
Dans le même temps, je mets en garde contre un éventuel repli communautaire. La lutte contre l’islamophobie doit être l’affaire de tous et pas seulement des musulmans, tout comme la lutte contre l’antisémitisme et toutes sortes de racisme.
Quelles sont selon vous les forces et les faiblesses de « la communauté » musulmane ? Rappelons déjà qu’elle n’est pas un bloc homogène…
Pascal Boniface : Oui, tout à fait. Leur force : le nombre.
Les faiblesses : l’absence d’organisation et de visibilité. Ils n’ont
pas accès aux responsables politiques et aux médias malgré leur nombre
et ont une expression qui n’est pas encore assez affirmée même si des
personnes comme Médine peuvent donner un point de vue qui soit légitime
et reconnu comme tel.
Ce que je trouve intéressant avec Médine, c’est qu’il représente un point de vue musulman, fier de l’être et ouvert sur les autres.
Ce que je trouve intéressant avec Médine, c’est qu’il représente un point de vue musulman, fier de l’être et ouvert sur les autres.
L’absence d’organisation des musulmans, vous en faîtes un chapitre dans « Don’t Panik ». Votre avis ?
Pascal Boniface : Je suis un peu partagée car
effectivement, on peut dire qu’il y a plus de discriminations à l’égard
des musulmans qu’à l’égard des autres communautés et qu’il est bon pour
les musulmans de s’organiser pour lutter contre ce phénomène. Cela peut
se comprendre mais il existe la crainte qu’une telle construction donne
une image de la communauté qui soit enfermée sur elle-même et que la
France devienne une addition de communautés. Comment s’affirmer soi tout
en restant universaliste, c’est la vraie question.
Justement, ne pensez-vous pas que le repli communautaire puisse aussi être le résultat du rejet des musulmans de la société ?
Pascal Boniface : Bien sûr. Si on veut éviter le
communautarisme, il faut que la République soit à l’écoute et qu’elle
traite de la même façon tous ses enfants. Or, ce n’est pas le cas pour
le moment, notamment pour les musulmans. Même s’il est moins difficile
d’être musulman aujourd’hui qu’il y a une vingtaine d’années, il y a
plus de discriminations envers eux qu’à l’égard des autres Français.
Sarkozy est parti, êtes-vous plus confiant avec Hollande aux commandes quand il s’agit de lutter contre toutes les formes de discriminations ?
Pascal Boniface : Je suis moins inquiet. Il faudra juger
sur pièce et non pas sur parole. En tous les cas, je constate de
François Hollande qu’il évite d’employer les termes stigmatisants qui
étaient employés par Sarkozy et une partie de son entourage.
Que retenez-vous de cette collaboration fructueuse avec Médine ?
Pascal Boniface : Tout d’abord, une amitié mais aussi la
découverte d’un monde que je connaissais très peu, le rap, qui a
d’autres codes et d’autres règles que celles que je fréquente. Le fait
de pouvoir encore apprendre à mon âge et de s’ouvrir des horizons
nouveaux est quelque chose de très positif.
Si on arrive à faire passer notre message commun, à savoir que nos différences sont un enrichissement pour la société et non un appauvrissement, on aura modestement gagné notre pari.
Si on arrive à faire passer notre message commun, à savoir que nos différences sont un enrichissement pour la société et non un appauvrissement, on aura modestement gagné notre pari.
Source : saphirnews
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