24 avr. 2010

Un PV pour port de niqab, un mari suspecté de polygamie… What else ?

Il est sur toutes les lèvres, il crée le buzz partout où il passe, il supplante tous les sujets de société, la réforme cruciale des retraites n’a plus qu’à bien se tenir, il est l’empêcheur de légiférer en rond du gouvernement, il vire maintenant au fait divers, le voile intégral nous accompagne dorénavant à chaque instant de notre vie, et est en passe de réussir l’impensable : nous devenir si familier, lui, le marginal, qui confine au très particulier…

Un improbable défi sur lequel personne n’aurait parié, mais c’était sans compter l’obsession politicienne qui a engourdi la matière grise de la cellule élyséenne, lui dictant une stratégie des émotions fortes irresponsable.

Bête noire d’un projet de loi qui flirte au grand jour avec l’anti-constitutionnalité, l’inclassable voile intégral a reçu un premier avertissement sous la forme d’une amende sanctionnant une automobiliste nantaise, comme un signe avant-coureur de représailles qui s’abattent pour sauver la face sombre du pouvoir.

Un PV qui a semé le vent, et qui récolte une très prévisible tempête, digne du plus mauvais vaudeville, délogeant de sa tanière de l’Intérieur, Brice Hortefeux, missionné pour crier à la polygamie, et faire sortir du placard un inespéré mari polygame et fraudeur… Le pompon !

On ne sait par quel miracle, les protagonistes clés de l’islamisme rampant se trouvent là réunis sur le devant d’une scène publique tenant du théâtre de boulevard, seulement quelques heures après que la jeune femme verbalisée ait tenu une conférence de presse.

En première ligne, Hortefeux, cherchant à regagner des galons perdus, pointe son doigt vers un musulman issu de la mouvance radicale, lequel vivrait entouré de ses quatre épouses et de ses douze enfants, et qui, cerise sur le gâteau, serait coupable d’une fraude aux prestations sociales, ses femmes bénéficiant de l’allocation de parent isolé.

Dans une nouvelle cacophonie politique assourdissante qui nous heurte les tympans, l’UMP s’auto-congratulant alors que plane la menace d’une déconfiture législative, tandis que la gauche s’indigne d’une récupération politique grossière, qu’apprenons-nous ? Que les services d’Etat et la Caisse d’allocations familiales auraient brillé par leur inaction, la situation du salafiste de service étant de notoriété publique…

Arbitrage du Conseil d’Etat ou pas, effets pervers d’un projet de loi inepte ou pas, l’ambition de Sarkozy et de ses séides n’emprunte que les méandres de la politique pour se donner l’illusion d’une victoire à courte vue.

Source: www.oumma.com

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