La direction du Lycée Jean Jaurès de
Chatenay-Malabry a convoqué et menacé des élèves majeures sous prétexte
que leurs tenues, de longues robes et des tuniques, seraient « trop
islamiques ».
A l’heure où la maxi dress
et la jupe longue refont leur apparition sur les podiums et dans les
rues, Madame NOVELLI, proviseure du Lycée Jean Jaurès de
Chatenay-Malabry et Madame TILTE, son adjointe, reprochent à certaines
de leurs étudiantes, qui se voilent, mais à l’extérieur de
l’établissement, le port de vêtements amples et longs. C’est dire à quel
point elles sont à la page côté mode.
Ces
élèves retirent leurs voiles à l’entrée de l’établissement en respect
de la loi en vigueur sur le port de signes religieux ostensibles à
l’école, elles ont donc le droit de se vêtir comme bon leur semble dans
l’enceinte du lycée. Tant que leurs tenues respectent la bienséance et
tant que ces étudiantes ne se livrent pas à du prosélytisme comme cela
est mentionné dans le règlement intérieur. Ce qu’elles respectent.
Et les lacunes du duo de direction de l’établissement ne s’arrêtent pas là. En convoquant une à une les élèves « indécemment » vêtues, elles ont fait pression sur les étudiantes arguant que leur accoutrement était « trop islamique », pour ne pas dire, pas du tout laïque.
Le
CCIF condamne fermement ces propos abusifs et illégaux signalés par le
Collectif des Musulmans de France (CMF) et adresse un rappel
étymologique, historique et enfin législatif à l’attention de Mesdames
NOVELLI et TILTE.
La
laïcité, selon ses initiateurs, ne signifiait en rien la répression de
toute expression religieuse, fut-elle publique. Rédacteur parmi d’autres
de la loi de 1905, Jean Jaurès lui-même, qui donne son nom à cet
établissement, paya le tribut d'une interprétation limitée du concept
lorsqu'il fit baptiser sa fille.
Au
vu des dispositions sur la laïcité invoquées par le chef
d’établissement pour décréter que le port d’une robe longue constitue un
signe d’appartenance religieuse et en interdire l’usage au sein de son
établissement, il importe de rappeler que le champ d’application de la
loi du 15 mars 2004 est strictement circonscrit aux signes
d’appartenance religieuse, texte qui ne donne pas autorité aux chefs
d’établissement à régir la tenue vestimentaire des élèves. Il importe
également de rappeler le régime juridique applicable en matière de
laïcité dans les lycées publics.
En
effet, la loi n°2004-228 du 15 mars 2004, complétée par une circulaire
du 18 mai 2004, introduit dans le Code de l’éducation un article L.
141-5-1 ainsi rédigé : « Dans les écoles, les collèges et les lycées
publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves
manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit.
Le règlement intérieur rappelle que la mise en œuvre d’une procédure disciplinaire est précédée d’un dialogue avec l’élève ».
La circulaire N°2004-084 du 18-5-2004 rappelle que «
Les signes et tenues qui sont interdits sont ceux dont le port conduit à
se faire immédiatement reconnaître par son appartenance religieuse tels
que le voile islamique, quel que soit le nom qu’on lui donne, la kippa
ou une croix de dimension manifestement excessive. La loi est rédigée de
manière à pouvoir s’appliquer à toutes les religions et de manière à
répondre à l’apparition de nouveaux signes, voire à d’éventuelles
tentatives de contournement de la loi.
La loi ne remet pas en cause le droit des élèves de porter des signes religieux discrets.
Elle
n’interdit pas les accessoires et les tenues qui sont portés
communément par des élèves en dehors de toute signification religieuse.
En revanche, la loi interdit à un élève de se prévaloir du caractère
religieux qu’il y attacherait, par exemple, pour refuser de se conformer
aux règles applicables à la tenue des élèves dans l’établissement. ».
Or,
en l’espèce le port de robes longues est qualifié arbitrairement par la
direction de l’établissement de signe d’appartenance religieuse alors
même que cette tenue, dont ces jeunes étudiantes se revêtent, ne
constitue en aucun cas un habit religieux.
Le
dispositif législatif ne fait en aucun cas mention d’une quelconque
application ou extension aux robes longues. Le port de robes longues n’a
jamais été considéré comme constitutif d’une manifestation extérieure
de provocation, de prosélytisme ou de propagande. Il est dès lors
manifeste que toute interprétation contraire serait abusive et illégale.
Le
CCIF ainsi que le CMF expriment toute leur solidarité à ces élèves
victimes d'une lecture tendancieuse et idéologique du principe de
laïcité.
Contact presse : Sumeja Rahmani - 06 15 95 72 31 – presse@islamophobie.net
Président : Samy Debah – 06 12 20 35 68 – samy.debah@islamophobie.net
Président du CMF : Ennasri Nabil : - 06 35 16 75 89 - info@lecmf.org
Source : www.islamophobie.net
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