16 sept. 2011

Le gouvernement déterminé à régler la question des prières de rue

Le ministère de l'Intérieur s'est dit déterminé à faire respecter dès ce vendredi l'interdiction de prier dans les rues en France, notamment à Paris et à Marseille où de nouveaux lieux de culte ont été ouverts pour les fidèles musulmans. Dimanche, au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, Claude Guéant a confirmé la date-butoir qu'il avait donnée cet été en prévenant qu'il n'y aurait "plus de prière dans la rue dès le 16 septembre". "Si, d'aventure, il y a des récalcitrants, nous y mettrons fin", a-t-il averti, laissant entendre qu'il n'excluait pas de recourir à la force pour faire respecter la loi, dix ans après l'apparition de ce phénomène. "Les prières de rue, c'est quelque chose qui n'est pas acceptable, directement attentatoire au principe de la laïcité", avait déclaré le ministre en août.
Ancienne caserne
Cette fin annoncée coïncide avec l'ouverture, vendredi, d'un nouveau lieu de culte dans une ancienne caserne du nord de Paris, boulevard Ney (18e arrondissement), pour accueillir les musulmans qui prient habituellement dans les rues du quartier parisien multiethnique de la Goutte d'or, faute de lieux appropriés. La veille, le recteur de la Grande Mosquée de Paris Dalil Boubakeur avait annoncé cet accord entre l'État et les représentants de la communauté musulmane pour ouvrir dès vendredi cette mosquée, destinée à accueillir le trop-plein de fidèles contraints de prier chaque semaine rue Polonceau et rue Myrha. Le recteur de la mosquée de la rue Myrha, cheik Hamza, a expliqué que sa mosquée et celle de la rue Polonceau seraient fermées "pendant au moins deux semaines pour la prière du vendredi", pour que les fidèles s'habituent à se rendre boulevard Ney.
Le bâtiment proposé abrite deux grandes salles de 750 m2 et 600 m2 qui peuvent être aménagées en lieu de culte en attendant la construction d'un institut des cultures d'islam, dont l'ouverture est prévue en 2013. Il peut accueillir près de 2 700 personnes, selon la préfecture de police de Paris. À Marseille, autre ville concernée par le phénomène des prières de rue, la préfecture des Bouches-du-Rhône a également annoncé, jeudi, la mise à disposition provisoire d'un espace de 1 000 mètres carrés, près de la porte d'Aix.
Locaux trop exigus
"La plupart des associations gestionnaires de mosquées ont réussi à trouver des solutions permettant désormais d'éviter ces pratiques. En revanche, un petit nombre d'entre elles ne semblent pas pouvoir faire face à l'afflux des fidèles dans des locaux trop exigus", a expliqué la préfecture. "Cette mise à disposition sera provisoire et devra permettre à ces associations de rechercher des solutions pérennes", a ajouté la préfecture, qui estime : "Toutes les conditions sont donc désormais remplies pour qu'il n'y ait plus de prières dans les rues à Marseille."
Jeudi soir, la présidente du Front national, Marine Le Pen, a dénoncé sur TF1 la transformation de cette ancienne caserne en lieu de culte musulman. "Je ne suis pas très satisfaite parce que je m'aperçois que l'État français se soumet à un véritable chantage, c'est-à-dire qu'on occupe les rues et on dit on occupera les rues tant que vous n'aurez pas violé la loi sur la laïcité en nous donnant un bâtiment", a déclaré la patronne du parti d'extrême droite.
La France compte 2,1 millions de "musulmans déclarés" de 18 à 50 ans, selon l'Institut national des études démographiques et l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

Source : www.lepoint.f

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