
Suite à une plainte pour «incitation à la haine raciale», le Parlement européen a levé mardi l'immunité de Bruno Golnisch. Réuni en session plénière, le Parlement a pris cette décision à une écrasante majorité. «Scandaleux», a réagi Marine Le Pen, elle-même députée européenne.
L'affaire concerne un communiqué de presse publié en octobre 2008 sur le site web du groupe Front national (FN) au conseil régional de Rhône-Alpes, groupe que préside l'élu FN. Le texte fustigeait «l'invasion de notre patrie et la destruction de notre culture et de nos valeurs» par l'islam.
La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) avait déposé plainte et une enquête contre X avait été ouverte en janvier 2009 suite à la publication de ces propos. Bruno Gollnisch avait refusé de répondre à la convocation des enquêteurs, arguant de son immunité d'eurodéputé. Le Parlement de Strasbourg a estimé que les faits susceptibles d'être reprochés à l'élu d'extrême droite n'avaient rien à voir avec ses activités politiques en tant que député européen, mais uniquement avec «ses activités sur le plan purement régional et local».
L'intéressé a réagi après le vote en fustigeant un Parlement «minable» et «de minables». Et la présidente du Front a jugé «scandaleuse» la décision. «J'ai voté contre cette levée d'immunité car je pense que la seule liberté d'un député, c'est sa liberté de parole», a déclaré Marine Le Pen, elle-même députée européenne. «Je ne doute pas d'être la prochaine sur la liste, je pense que moi-même mon immunité sera probablement levée à la suite de poursuites engagées par toute une série d'associations (antiracistes, ndr), celles qui ont (aussi) poursuivi M. Hortefeux, M. Guéant. On va pouvoir monter une association», a-t-elle ironisé.
Elu au Parlement européen depuis 1989, Gollnisch avait déjà vu son immunité levée en 2005, alors qu'il était poursuivi par la justice pour contestation de crimes contre l'humanité. Il a été condamné pour ces faits à trois mois de prison avec sursis et 5 000 euros d'amende, mais cette décision avait été annulée par la Cour de cassation en juin 2009.
Source: lemonde.fr
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