23 mars 2011

Les prud'hommes étudient le cas d'une employée voilée qui se dit discriminée

Le conseil des prud'hommes du Puy-de-Dôme, qui devait hier rendre son jugement dans cette affaire de port du voile au travail, a préféré désigner deux conseillers rapporteurs, chargés d'approfondir le dossier.

Sensible. À quelques jours de l’ouverture du débat sur la laïcité et l’islam en France, cette nouvelle affaire de voile au travail fait figure de dossier politico-médiatique pour le conseil des prud’hommes clermontois. La juridiction a donc préféré se donner le temps de la réflexion.

Deux conseillers rapporteurs vont vérifier notamment si le règlement intérieur de la société Sodiclerc (exploitant l’enseigne Leclerc du Brézet à Clermont-Ferrand) interdisait ou non le port du voile islamique aux salariés. Et contrôler si le poste proposé à Gulsen Ozturk lors de son retour au travail correspondait à ses anciennes fonctions.

Le 6 mai, les parties se retrouveront et tenteront de trouver un accord. Si tel n’est pas le cas, un jugement devrait être rendu, d’ici fin juin ou début septembre, probablement.

« Je voulais tourner la page et reprendre une vie normale : ça dure depuis un an, cette histoire, a déclaré hier Gulsen Ozturk. Son avocat, Me Patrick Roesch, s’est dit lui « assez optimiste ». « À mon avis, le règlement intérieur ne stipulait pas l’interdiction du foulard. Ma cliente est ensuite passée de la mise en rayon à la réserve ».

Après avoir quitté le centre Leclerc du Brézet neuf ans durant pour congé parental, Gulsen Ozturk, 32 ans, décide en mai dernier de reprendre son poste à la mise en rayon. Sauf que pendant son break, la Clermontoise d’origine turque, qui a acquis il y a plus de dix ans la nationalité française, a lu le Coran et décidé de porter le foulard au quotidien.

Deux versions divergentes

Son employeur l’affecte à la réserve. Elle tente de négocier un licenciement. Refus. S’estimant placardisée et discriminée, la salariée demande aux prud’hommes la résiliation de son contrat de travail.

Le 20 décembre dernier, devant la juridiction, Me Giraud, l’avocate de l’employeur, avait réfuté toute discrimination. « L’entreprise a refusé le licenciement parce qu’elle n’avait aucune raison valable de la licencier. C’est ce qui a déclenché toute cette affaire ».

Le port du voile, de ce point de vue, ne serait qu’un prétexte que l’employée aurait trouvé pour attaquer son employeur.

Source : www.lamontagne.fr

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