Raffaele Simone, auteur de Le Monstre doux. L'Occident vire-t-il à droite ?, sorti en France aux éditions Gallimard, estime de son côté que les partis d'extrême-droite s'appuient avant tout sur les mécontentements que génèrent les régimes politiques actuels pour prospérer. Ils constituent ainsi un « monstre doux ». « Il s'agit d'un régime global de gouvernement, mais aussi d'un système médiatique, télévisuel, culturel, cognitif, une forme d'ambiance infantilisante persistante qui pèse sur toute la société, explique-t-il dans un entretien au Monde (…). Ce régime s'appuie sur une droite anonyme et diffuse associée au grand capital national et international, plus proche des milieux financiers qu'industriels, puissante dans les médias, intéressée à l'expansion de la consommation et du divertissement qui lui semblent la véritable mission de la modernité, décidée à réduire le contrôle de l'Etat et les services publics, rétive à la lenteur de la prise de décision démocratique, méprisant la vie intellectuelle et la recherche, développant une idéologie de la réussite individuelle, cherchant à museler son opposition, violente à l'égard des minorités, populiste au sens où elle contourne la démocratie au nom de ce que 'veut le peuple'. »
Autriche
Le Parti libéral autrichien (FPÖ) a séduit près d'un cinquième des électeurs aux dernières élections en 2008 en menant une campagne agressive anti-immigration. Il devient un interlocuteur incontournable dans le paysage politique autrichien avec un discours qui dénonce une « islamisation » de la société et la figure de son ancien leader, Jörg Haider. Il obtient près de 18% des voix aux élections législatives de 2008.
Hongrie
Le parti d'extrême-droite hongrois, le Jobbik, dispose d'un mouvement milicien et paramiliaire, la Garde hongroise. Il est entré au Parlement, avec 46 sièges, fort de 16,7% des voix, en avril 2010.
Pays-Bas
Les Pays-Bas arrivent à surmonter la crise, mais le terreau du communautarisme est parvenu à se développer sur les questions de l'immigration. Pour obtenir la majorité, les partis traditionnels se sont résignés à négocier avec le parti d'extrême-droite de Geert Wilders qui obtient 15% des voix et 24 sièges au Parlement en juin 2010. Celui-ci constitue désormais la voix d'un populisme se nourrissant d'islamophobie.
Norvège
Le Parti du progrès (FrP) norvégien est le deuxième courant du pays depuis 2005. Il adopte une posture extrémiste pour tous les thèmes de la politique (économie, social, immigration). A la fois ultra-conservateur et ultralibéral, c'est l'un des parti européen d'extrême-droite les mieux représentés avec 23% des voix lors du dernier scrutin législatif de 2009.
Belgique
La montée des extrêmes belges est indissociable des tourments que vit le pays, divisé par les tensions entre Flamands et Wallons. Le chrétien-démocrate flamand Yves Leterme a dû s'associer aux indépendantistes flamands du parti Nouvelle Alliance pour remporter les dernières élections anticipées. Ces derniers soutiennent l'idée selon laquelle une Flandre autonome peut vivre sans le « boulet » wallon. Aux élections législatives anticipées du 13 juin dernier, ils ont obtenu près de 28% des voix.
Allemagne
Les courants d'extrême-droite allemands ont remporté un succès certain, notamment aux élections régionales de 2004. La même année, lors des élections européennes, la formation Die Republikaner a obtenu 1,9% des voix. Néanmoins, un récent sondage indique ainsi que près de 46% des Allemands pensent qu'ils ne seront bientôt plus chez eux.
Italie
En Italie, l'extrême-droite a d'autant plus progressé qu'un de ses représentants est entré au gouvernement : Roberto Maroni, le ministre de l'Intérieur, fait parti de la Ligue du Nord. Celle-ci a composé une alliance avec le Peuple de liberté, créé par Silvio Berlusconi et Gianfranco Fini. Ce dernier a occupé en 1987 le poste de secrétaire national du Mouvement social italien, connu pour sa nostalgie du fascisme.
Source: www.francesoir.fr
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