Stigmatisés, ostracisés, verbalisés, pénalisés, sous les voiles du délit intégral, y a-t-il des cœurs de citoyennes qui battent ?
Entre un projet de loi, qui persiste et signe, au risque d’aller se rhabiller, et un voile copieusement habillé pour l’hiver, un peu trop voyant pour être bon citoyen, le ministère de la Justice a phosphoré intensément afin de présenter mercredi, en conseil des ministres, une version législative édulcorée sous l’aérienne voilette du "stage de la citoyenneté". Un nouveau stage parking du civisme ?
Parmi les sept articles qui composeront une loi taillée sur mesure, dont un des raffinements réside dans l’inédit "délit d’instigation à dissimuler son visage" puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende, "le stage de la citoyenneté", qui s’ajoutera ou se substituera à l’amende de 150 euros, vient subtilement accessoiriser une loi liberticide en lui donnant l’apparence très tendance de la magnanimité pédagogique. Une grandeur d’âme aux principes actifs de courte durée, opérant uniquement six mois avant la sanction...
Un bien habile enrobage que voilà, qui se pare d’une noble vocation pour contourner le veto constitutionnel hermétique à une interdiction dans l’intégralité de l’espace public, tout en criminalisant doublement le long voile noir : suspect d’incivisme masqué, il devra soit en passer par une rééducation citoyenne, soit s’acquitter d’un PV onéreux, soit les deux… Mais pour quel crime, celui de lèse-Majesté ?
Dans cette battue anti-voile intégral qui connaîtra bientôt son épilogue, se peut-il que parmi tous ses respectables rabatteurs, aucun élu, aucun édile, aucun parlementaire, taraudé par le doute intime, ne se soit jamais interrogé sur le bien-fondé républicain de mettre hors la loi ce qui n’est qu’un mode vestimentaire hors norme ?
Mais sur quel curseur poser la norme de nos jours, quand la liberté et la dignité de la femme se jaugent plus que jamais à la longueur de sa petite jupette ?
Source: www.oumma.com
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