16 sept. 2011

Des fidèles forcés de prier dehors faute de places

Le ministre de l'Intérieur entendait faire respecter dès aujourd'hui l’interdiction de prier dans les rues en France. La situation à Paris, Marseille et Nice.



Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant entendait faire respecter dès ce vendredi l'interdiction de prier dans les rues, notamment à Paris et Marseille, où de nouveaux lieux de culte ont été ouverts pour les fidèles musulmans.
Bilan, ce vendredi après-midi: plutôt mitigé. De nombreux fidèles ont malgré tout été forcés à prier dans les rues, fautes de places suffisantes. Exemples à Paris et Nice.


A Paris, l'ex-caserne était bondée

Vers midi, dans le quartier de la Goutte d'or, rue Myrha, aux abords de la mosquée où se déroule d'habitude la grande prière du vendredi, l'ambiance était plutôt calme. Sur la porte de la mosquée, fermée, un écriteau invitait les fidèles à rejoindre l'ex-caserne de pompiers, boulevard Ney (XVIIIe arrondissement), transformée en salle de prière. A 25 minutes à pied, quand même. Adama, la vingtaine: «dès que le gouvernement a un problème avec les musulmans, il médiatise. Les policiers arrivent en nombre, les journalistes aussi. On n'est pas des voyous, on est des pratiquants», rappelle-t-il. Beaucoup regrettent le mélange entre «politique» et «religion».

Le recteur de la mosquée de la rue Myrha, cheik Mohamed Hamza, a expliqué que sa mosquée et celle de la rue Polonceau seraient fermées «pendant trois à quatre semaines» pour la prière du vendredi, afin que les fidèles s'habituent à se rendre boulevard Ney. Aujourd'hui, ils sont plusieurs milliers à prier dans les rues Polonceau et Myrha, faute de lieux appropriés.
Sauf que de toute évidence, l'ancienne caserne (qui a encore tout l'air d'un garage, les travaux d'aménagements n'étant pas finis), n'était pas assez grande pour accueillir tous les fidèles. Avec une capacité d'accueil de 2700 personnes, beaucoup se sont retrouvés dehors: iles étaient quelque 1500 fidèles à prier à l'extérieur, dans l'enceinte de la caserne.


A Marseille, fausse solution et statu quo

Pas de changement visible ce vendredi à Marseille à l'heure de la prière. Entre 300 et 500 personnes ont été forcées de prier dehors, dans la rue, faute de places disponibles dans les mosquées. Hier soir, un hangar a été réquisitionné à la va-vite, censé accueillir les fidèles. Mais totalement inutilisable en l'état. Il s'agit de l'ancien marché Velten, un espace de 1000 m2 dans le 1er arrondissement qui doit être réhabilité et transformé dans les prochains mois en centre social.


A Nice, pas assez de place non plus

Une centaine de fidèles musulmans priait sur un trottoir attenant à la mosquée du centre-ville de Nice. Les fidèles se sont rassemblés vers 14 heures pour quelques minutes de prière sur le trottoir, les locaux du lieu de prière, soit 200 m2, étant trop exigus pour les accueillir tous, a expliqué à l'AFP Razzouk Abdelhamid, le président de l'association Al-Baraka qui gère la mosquée installée rue de Suisse.
Pour remédier au problème, «nous ne demandons qu'à louer le local attenant à la mosquée et qui appartient à la mairie, dans le cadre d'un bail emphytéotique, ce qui nous donnerait 80 m2 supplémentaires. La balle est donc dans le camp du maire» (UMP) Christian Estrosi, a-t-il ajouté.



Source : liberation.fr

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