8 avr. 2011

Des salariés musulmans sommés de ne pas prier au travail : "Une mesure préventive"

Le message a été affiché sur les pointeuses de l'entreprise en raison de supposées "dérives des pratiques religieuses".

Un musulman en train de prier.

Un musulman en train de prier. | Max PPP

L'affiche n'est pas passée inaperçue auprès des 380 employés de l'industrie automobile TI Automotive, à Nazelles-Négron en Indre-et-Loire. Pourtant, ce message, affiché peu avant les cantonales sur les pointeuses de l'usine, ne s'adressait qu'aux 15 salariés de confession musulmane de l'entreprise.

Que disait l'affiche ?

Elle sommait les employés de ne plus prier durant leur temps de travail, en raison de supposées "dérives des pratiques religieuses".

"Le texte indiquait que l'exercice d'une pratique religieuse relève du domaine de la sphère privée et ne peut se faire que durant une période non-contractuelle, comme les temps de pause", explique au Post, Philippe Mosnier, le DRH de l'entreprise.

Ce message a été affiché suite à un comité d'entreprise durant lequel des salariés ont rapporté avoir aperçu des ouvriers en train de prier en dehors de leur de pause, rapporte Libération.

Certains salariés de l'entreprise dénoncent une prise de décision basée sur des rumeurs.

"Le message est resté une dizaine de jours. La DRH a lancé des accusations sans vérifier. Pourtant, nos dirigeants étaient jusqu'ici assez ouverts pour arranger les choses en direct. Il y a même des colis halal à Noël", commente Jean-Yves Hener, représentant syndical CFTC.

Les délégués du personnel demandent donc des explications, indique La Nouvelle République. Ils assurent de leur côté ne pas avoir eu connaissance de séance de prière pendant les temps de travail. "Je soupçonne que personne n'est jamais prié durant leur temps de travail", indique au Post Jimmy Robin.

"On sait que cela s'est produit une ou deux fois. Par mesure préventive et pour éviter que cela se reproduise, nous avons décidé de mettre en garde les salariés. Cela s'est fait de manière anonyme, pour ne pas dévoiler l'identité des personnes concernées", assure le DRH de l'usine.

"Il n'y a pas de volonté de stigmatiser. Nous sommes très tolérants au sein de l'entreprise. Les gens peuvent d'ailleurs prier sur leur temps de pause du moment qu'ils ne sont pas vus", se justifie sur Le Post le DRH.

Toujours est-il que depuis, l'affiche a été retirée et Philippe Mosnier assure que "tout est rentré dans l'ordre".


Source : www.lepost.fr

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire