A près le débat sur l'identité nationale en 2009-2010, un débat sur l'islam en 2011-2012 ? C'est en tout cas l'intention de Nicolas Sarkozy, suite à ses propos sans ambiguïté sur l'échec du multiculturalisme lors de l'émission Paroles de Français. On sait depuis la semaine dernière que Jean-François Copé, le patron de l'UMP, conduit ce débat qui doit se terminer au mois d'avril par une convention du parti sur le thème de « l'exercice des cultes en France et sa compatibilité avec les lois laïques de la République ». Un thème vaste. Mais qui devrait se focaliser essentiellement sur la place de l'islam dans la République. Langue des prêches dans les mosquées, aménagement ou pas de la loi de 1905 sur la séparation de l'Église et de l'État... Tout y passera sans tabou, promet-on.
On ne connaît pas encore précisément quelles seront les modalités de ce débat. Jean-François Copé indique qu'il souhaite y associer les Français. Mais on sait déjà combien il agite une grande partie de la classe politique. Y compris à droite où des voix se font entendre, telles celle de Rachida Dati ou Dominique de Villepin. Pour l'ancienne ministre de la Justice, « il faut faire attention de ne pas stigmatiser l'islam en tant que religion et de ne pas stigmatiser les musulmans, qui sont d'abord français, en tant que pratiquants ». L'ancien Premier ministre, opposant déclaré à Nicolas Sarkozy, met en garde quant à lui, contre la « recherche de boucs émissaires ». À gauche, le débat est carrément honni, Manuel Valls parlant d'un président de la République qui joue avec le feu. La seule à se réjouir, c'est Marine Le Pen qui a lancé, il y a quelques jours, un ironique « Encore un effort, Monsieur Copé ! Encore un petit débat, un petit blabla sur l'islam, la laïcité, et je pense effectivement que nous pourrons terminer la présidentielle à 25 % ». Exactement l'inverse de l'effet visé par le patron de l'UMP...
Source : www.nordeclair.fr
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