17 déc. 2009

Omar Ibn Abdelaziz : le sens de la justice

Introduction

Dans cet article je vais essayer de présenter un des symboles de la justice de la civilisation Arabo-musulmane. Certainement, il faudrait des livres pour tracer le parcours exceptionnel de cet homme mais je tenterai à travers ces quelques lignes de présenter les éléments clé de sa vie et de vous communiquer tout le respect et l’admiration que je porte envers ce personnage

I. Présentation


Omar ibn Abdelaziz fut le huitième calife omeyyade et le cinquième des califes « bien dirigé » (الخلفاء الراشدين) de l’islam. Il est né en 680 (l’an 61 du calendrier musulman) à Médine, et mort à Damas l’an 720 (an 102 de l’hégire). Son père est Abdelaziz ibn Marouen ibn alhakem l’omeyyade et sa mère est Um Assem Leyla, la petite fille d’ Omar ibn Elkhatab.
Il vécut toute son enfance à Médine dans la famille pieuse de sa mère. Il puisa le savoir auprès des grands oulémas de la ville, ce qui sculpta sa personnalité et forgera ses qualités humaines formidables. A la mort de son père, le calife Abd Al-Malik le convoqua à Damas centre du califat et le mariera avec sa fille Fatima.

II Omar sous le règne d’Al-Walid Ibn Abd-Al-Malik


A la mort de Abd Al-Malik, son fils aîné Al-Walid devient calife, il nomma Omar comme gouverneur (wali : والي) de médine puis du Hijaz. Commença alors le parcours exceptionnel de cette homme. Il commença son règne sur Médine par appeler les oulémas les plus pieux de la ville et les informa qu’ils seraient ses conseillers auprès des gens. Ses actions à cette époque là étaient multiples. On peut citer qu’il organisa personnellement, et sous la demande du calife de Damas l’élargissement de la mosquée du prophète que la bénédiction et la paix soient sur lui. Il ordonna la construction de puits et de routes dans toute la région. Il ouvra ses portes à tous les pauvres et les démunis. Sa justice était tel qu’un jour, il a reçu l’ordre du calife de punir un habitant de Médine parce qu’il avait refusé de donner sa maison pour permettre l’élargissement de la mosquée du prophète paix sur son âme. Il alla lui même à Damas pour demander grâce à cet homme auprès d’ Al-Walid. N’est ce pas une belle leçon sur les droits de l’homme. Omar, en traversant des centaines de kilomètres pour défendre le droit de cet homme de s’exprimer et donc son droit à la liberté, montre importance de l’être humain dans notre civilisation. Omar n’était il pas par son action un défenseur des droits de l’homme bien avant que la déclaration des droits de l’homme et du citoyen n’a vu le jour qu’en 1789 ? Il faut donc prendre son exemple, et affirmer avec force l’engagement de notre civilisation envers les valeurs de la liberté et de la justice.
Pendant la période que passa Omar à Médine les réclamations auprès du calife cessèrent et de nombreux émigrés venaient de l’Irak pour échapper aux tyran Al- Hajej Ibn Youssef Athakafi. Ce dernier incita Al-Walid à révoquer Omar de son poste de gouverneur. Omar fut révoqué mais sa bonne réputation se répandit dans l’empire.
Après son retour à Damas, il continua d’agir pour aider les plus démunis. Il n’avait pas peur de défendre les bonnes causes auprès du calife. Il le conseilla de contrôler ses gouverneurs et de les empêcher d’exécuter les gens pour n’importe quelle raison. Ses attitudes lui ont prévalu plusieurs fois la colère du calife et voire être emprisonné pendant trois jours. Mais il ne renonça jamais à défendre la justice. Omar était toujours prêt à risquer sa vie pour la vérité. Sa foi pour un monde juste comme celui du temps du prophète que la bénédiction et la paix soient sur lui était grande, et il accompagné cette foi par des actions pour contribuer à rétablir ce monde.

III Omar sous le règne de Sulayman Ibn Abd-Al-Malik


Les années passèrent et voilà qu’Al-Walid Meurt. Son frère Sulayman prend le pouvoir. Omar devient alors le vésir et le conseiller personnel du calife. Il lui suggéra de changer les mauvais gouverneurs, et de rendre les biens volés par ces gouverneurs à leurs propriétaires. Un jour Sulayman alla à Médine, il donna beaucoup de présents aux riches de la ville. Fier de sa générosité il demanda à Omar ce qu’il pensait de son action. Ce dernier répondit: j’ai vu que tu as rendu les riches plus riche et laisser les pauvres dans leurs états. Omar rappelait toujours le calife qu’il était responsable devant Dieu de tout ce qui se passait dans l’empire. Pendant le pèlerinage (al-Hajj) le jour de Arafat (9ème jour du dernier mois du calendrier musulman), le calife était étonné de voir tant de personnes . Alors Ibn Abdelaziz lui dit : Aujourd’hui ils sont tes sujets mais demain tu devra rendre compte de ce que tu as fait d’eux devant Dieu (هؤلاء رعيّتُك اليوم ، وأنت مسئول عنهم غداً ) . Il multiplia ses conseils auprès du calife toujours dans le but d’établir une certaine justice dans le monde où il évoluait.

IV Règne d’Omar Ibn Abdelaziz



A la fin de son règne vers l’année 717 (an 99 du calendrier musulman) Sulayman tomba malade. Sous le conseil du savant Rajè Elkindi il désigna dans son testament Omar comme successeur. Dès que ce dernier a apprit qu’il est devenu le calife, il alla à la mosquée des omeyades de Damas et tout ému il prononça son premier discours. « Que celui qui veut devenir calife et me libérer de ce fardeaux le devient » cria t-il. Mais tout les gens présent à la mosquée le clamait. Ils l’aimaient comme jamais des sujets n’aimaient leurs roi. C’était la lueur d’une nouvelle ère qui s’annonçait un rayon de soleil qui éclairerait leurs chemins et qui renouerait avec la justice qu’aurait reconnu les gens pendant le règne des califes « bien dirigé ».
Ce jour là Omar, le prince omeyyade très riche, qui a passé toute sa jeunesses dans le luxe va se métamorphoser. Ce jour là on a offert la vie à Omar, on lui a offert le pouvoir et la richesse : il devient le maître d’un empire qui s’étendait sur les quatre coins du monde de l’Espagne au Pakistan passant par L’Afrique du nord, la Syrie la Palestine la péninsule Arabique et l’Iran mais ce jour là Omar décida de refuser le luxe, décida de vivre comme un mystique, un moine, tout en restant un homme d’action qui agit pour le bien de ses sujets et qui passe tout son temps à résoudre leurs tracas. Il commença alors par rendre à la caisse de l’empire tout l’argent qu’il possédait, tout ses vêtements de luxe, tout les bijoux de sa femme. Il quitta le palais royale pour habiter dans une petite chambre comme celle ou vivaient les pauvres et les veuves de son empire. Dès le premier jours de son règne il commença par changer les gouverneurs injustes et déposséder toute la famille royale des biens qu’elle a acquit injustement .Il rendit ainsi tout ces biens à leurs propriétaires. Un jour l’un de ces anciens gouverneurs (Ibn Al-Mouhaleb) rendit visite à Omar et lui apporta des cadeaux de valeurs inestimable, croyant qu’il gagnerait ainsi le coeur du roi, mais ce dernier prend tout ces cadeaux les mets dans la caisse de l’empire et le questionna sur l’origine de cet argent: Ce calife a toujours voulu combattre la corruption au sein de son empire. Ibn Abdelaziz et dès son arrivé au pouvoir a éradiqué les privilèges en commençant par sa famille. Chaque citoyen de l’empire, qu’il soit prince ou paysan, pauvre ou riche, a les même droits et les même devoirs. Je me demande souvent pourquoi il y a autant de corruption dans nos pays . Le problème c’est qu’on ne connaît pas notre histoire et nos valeurs. On croit à tort que les autres civilisations ont inventé les droits de l’homme, l’égalité entre les individus alors qu’Omar montre bien qu’au Septième siècle la civilisation Arabo-Musulmane a connu toutes ces valeurs et les a défendues avec ferveur. Il est donc de notre devoirs de continuer le chemin comme l’a fait nos prédécesseurs et essayer de changer en bien nos sociétés en combattant la corruption et les pots de vain.

Les actions sociales, du calife omeyyade étaient multiples. Il ordonna la constructions d’autoberges gratuites tout le long des routes. Il ordonna ses gouverneurs de subvenir aux besoins des pauvres et ceci en donnant à chaque personne un salaire qui lui permettrait de vivre dignement. Il construit des centres de soin et paya pour chaque personne non voyante et chaque deux malades de l’empire une personne qui l’aiderait dans le quotidien. Pendant ces deux années de règne les riches de l’empire ne pouvaient plus trouver de pauvres pour leurs donner l’aumône (Zakat زكاة), une telle justice sociale était possible dans cet empire très riche qui s’étendait sur les quatre continents. Il fallait juste un Omar, un homme qui pense aux plus démunit à ces gens qui peuvent tant donner s’ils ont la chance d’êtres aidé. Et c’est à nous aujourd’hui d’agir pour le bien de nos société en prenant son exemple. Un jour raconte sa femme Fatima je suis rentré dans la chambre du calife alors je l’ai vu en train de pleurer je lui ai demandé qu’est ce qui n’allait pas il répondit alors : « Fatima j’ai eu la responsabilité de gouverner le peuple du prophète Mohamed (Mahomet) que la bénédiction et la paix soient sur lui, j’ai songé alors au pauvre affamé, au malade perdu, à celui qui ne possède rien, à celui qui est injustement traité , à l’étranger, au prisonnier , au pauvre qui possède une grande famille, je me suis rappelé que Dieu me questionnera sur tout ces individus et que celui qui défendrait leurs intérêts était le prophète que la bénédiction et la paix soient sur lui. J’ai eu peur que je n’aurai aucun argument devant lui, je suis devenu triste et j’ai pleuré.

Omar Ibn Abdelaziz était Généreux, humble, pieux, comme l’affirmait tout ceux qui l’ont côtoyé . Il a agit aussi pour créer une société de savoir . Il ordonna que tout les savants soient gracieusement payés pour qu’ils se consacraient entièrement à leurs messages. Il donna des aides à tout ceux qui partaient en quête du savoir. Il proposa sous le conseil des oulémas de rassembler les Hadiths (paroles du prophète que la bénédiction et la paix soient sur lui) de peur qu’ils ne disparaissent ou qu’ils subissent des modifications. Il a voulu une société de savoir, pieuse où les riches et pauvres vivaient en harmonie. Il donnait toujours l’exemple: Omar, qui pouvait dormir dans la soie, se couvrir d’or et manger les délices du monde, a décidé de vivre simplement, il mangeait du pain, des légumes, il avait deux vêtements simples et vivait dans une chambre. Il a voulu ainsi renouer avec le temps du prophète et des califes « bien dirigés » Il montra aussi à ses sujets que de peu on pouvait vivre mais aussi que de peu on pouvait agir pour le bien de l’humanité. Nos pays et bien qu’ils n’ont pas les moyens des pays développés, ont un grand potentiel humain. Il faut alors former des individus fiers de leur civilisation et qui se contentent de peu pour pouvoir changer la situations de nos pays. Omar l’a fait, de sa petite chambre il a bouleversé la face de son empire. Pourquoi pas nous? On doit contribuer aux progrès de l’humanité et celui de notre civilisation. C’est un message de paix et de réussite qu’on doit chercher. L’argent et les délices de la vie ne doivent pas être un but mais une conséquence de la réussite de notre civilisation.

Omar et sans qu’il se rende compte était un vrai démocrate. Les premiers jours de son règne il envoya des lettres aux oulémas les plus pieux de l’empire demandant leurs conseils. Il constitua ainsi une assemblée de dix savants qu’il consulta avant chaque action. Rares sont les rois aussi puissants qui prenaient compte des avis des savants et de leurs sujets. En effet et dans plusieurs de ses discours Omar affirmait qu’il n’était qu’une simple personne – lui le grand calife- qu’il pouvait se tromper et perdre le droit chemin. Il rajoutait que c’était du devoir de ces sujets de le conseiller et de le guider. C’était le principe fondateur de l’islam qui est Achoura ( الشورى ) qui l’animait. Encore une fois la justice de ce calife voulait que tous les « citoyens » soient impliqués dans le progrès et la réussite de la société. De nous vient le changement. On ne doit pas attendre que la démocratie nous soit livrer sur un plateau, on doit l’obtenir tout d’abord en l’enseignant à travers des exemples de notre civilisation Arabo-Musulmane. La démocratie à l’irakienne on n’en veut pas. On veut une démocratie comme celle qu’a instaurée Omar Ibn Abdelaziz, qui émane de nos principes et nos valeurs et c’est la seule voie possible pour qu’elle s’instaure dans nos pays. On ne reçoit pas la démocratie, on la mérite. Et pour la mériter il faut qu’elle voit le jour par nos actions et non pas qu’elle soit rapportée par les autres. Cela ne veut pas dire qu’on doit se fermer sur autrui mais il faut qu’on sort le changement de la profondeur de notre âme.

Maintenant nul ne peut s’étonner si j’affirme avec force que le peuple a aimé et a chéri Omar. Il est devenu le symbole de la justice, de la bonté et de l’humilité. Tout l’empire musulman a respiré le bonheur, la joie et l’harmonie pendant son règne de deux ans et demi. Il renoua avec l’époque du prophète que la bénédiction et la paix soient sur lui et des califes « bien dirigés », et il donna l’espoir d’un monde meilleur.

Conclusion


Tel était la grandeur d’Omar ibn Abdelaziz. L’homme pieux vertueux qui refusa les délices de la vie et qui s’est consacré à agir pour le bien de l’humanité.
Je pense qu’il faudrait sortir de la profondeur de notre âme les qualités qu’ incarnait Ibn Abdelaziz: l’humilité, le sens de la justice, l’amour des pauvres, mais aussi la volonté de changement. Un homme seul a pu bouleverser sa société et ré instaurer les valeurs de la justice. Cet homme a construit pendant son règne un état où l’individu est une valeur sûre, qui a tout ses droits : le droit de vivre dignement et d’exprimer ses opinions sans peur. Un état sans corruption, où le savoir est clé de la réussite. Si chacun de nous apprend à être Omar on pourra changer la face de nos sociétés pour le bien de l’humanité entière.

Source: http://racines.wordpress.com/

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