Par Mohamed Al Ghazalli
Dans le cadre de mon travail dans le domaine de la prédication islamique, je me suis intéressé à ces questions, me refusant à les éluder. Je dis qu’il faut absolument contraindre petits et grands à s’y intéresser également, car la corruption de certains de nos dirigeants a entraîné des conséquences désastreuses pour notre religion et pour notre nation.
Les traîtres qui préparèrent naguère le terrain pour la chute, entre autres, d’Antioche et de Jérusalem ont engendré de nos jours des traîtres qui préparent la perte de toutes les capitales de l’Islam. Taire ces crimes relève de l’apostasie.
Sur les cinq continents, les peuples se voient accorder le droit d’élire le dirigeant qu’ils aiment et d’écarter du pouvoir le dirigeant qu’ils détestent. Pourquoi, dans la plupart de ses contrées, la nation islamique constitue-t-elle une exception à cette règle ?
Les organes de consultation ont connu un développement sans précédent, et les moyens de contrôle ont évolué de manière radicale. Comment, dans ce contexte, les dirigeants de nos pays peuvent-ils encore jouir d’une quelconque immunité ? Comment peuvent-ils demeurer au-delà de toute remise en question ?
Aux quatre coins du monde, l’individu a obtenu des garanties préservant sa vie, ses biens et son honneur, des garanties lui donnant le droit de comparaître devant une justice neutre et impartiale lorsqu’il commet une faute. Pourquoi, chez nous, l’individu est-il privé de ce dont bénéficie le reste de l’humanité ?
Je reste stupéfait par des gens qui prétendent parler au nom de l’Islam, mais qui se taisent sur ces questions, et préfèrent ergoter sur d’autres problèmes n’ayant trait ni à notre présent ni à notre avenir et n’ayant d’autre intérêt que d’occuper des consciences oisives et de tuer le temps.
Tout leur traverse l’esprit, sauf les problèmes de liberté intellectuelle et politique ou les droits des individus et des peuples, et ce, alors que parmi nos dirigeants, il en est qui renient publiquement leur allégeance à l’Islam, qui foulent aux pieds la moitié de ses fondements intellectuels, qui dédaignent d’appliquer ses lois, qui se targuent de s’être libérés des liens de la foi, qui ne voient aucun mal à rendre licite l’illicite et illicite le licite, qui n’hésitent pas à massacrer le peuple par milliers pour consolider leur pouvoir…
Comment peut-on être satisfait de ces gens-là ?
Alors que l’Islam est aujourd’hui confronté à une crise majeure, nous voulons déterminer les positions des uns et des autres. Nos ennemis ne cachent rien de leurs intentions, ne voyant rien devant eux qui les inciterait à la méfiance ou à la dissimulation de leurs projets.
Les Juifs [1] disent qu’Israël n’a pas de valeur sans Jérusalem et que Jérusalem n’a pas de valeur sans le Temple ! La signification est claire : le Temple souhaité sera érigé sur les ruines de la Mosquée Al-Aqsâ !
Les néo-croisés disent qu’Israël a été créé pour rester, menaçant de détruire l’ONU si elle décidait d’exclure Israël de la liste de ses membres !
Peut-on être plus clair sur notre situation après les déclarations de ces deux parties ?
En réalité, la bataille ne concerne pas le débarquement de quelques millions de Juifs en Palestine, pour une raison ou pour une autre. La bataille concerne l’existence du monde musulman dans son ensemble !
La question que se posent ces gens est : Pourquoi l’Islam devrait-il exister encore plus longtemps ?
Juifs et Chrétiens croient à l’Ancien Testament. Ils estiment qu’Israël est une vérité religieuse à laquelle il n’est pas permis de résister et qu’il est défendu d’abandonner.
Si les ennemis de l’Islam ont ainsi déterminé leur position en fonction de leurs projets, quelle position sera la nôtre ? Allons-nous nous laisser anéantir, abandonnant notre religion et notre message aux nouveaux bouchers ? Sinon, qu’allons-nous faire ?
P.-S.
Traduit de l’arabe du livre de Sheikh Muhammad Al-Ghazâlî, Humûm Dâ`iyah, éditions Nahdat Misr, troisième édition, décembre 1998.
Notes
[1] Comprendre : les Juifs sionistes. NdT.
Source: http://www.islamophile.org/spip/La-consultation-et-la-liberte-des.htm
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