10 déc. 2009

De l'islamophobie en Europe

Après le non par votation des Suisses aux minarets, c'est au tour, cette fois-ci, de l'extrême droite néerlandaise d'appeler à répéter l'expérience aux Pays-Bas. Ce qui, d'ailleurs, a fait déferlé une vague d'inquiétudes auprès des Musulmans de l'Europe. Député de l'extrême droite et fondateur du parti néerlandais "Pour la liberté", Geert Wilders a affirmé que de pareils référendums devaient se tenir dans tous les pays européens dont aux Pays-Bas. Réputé pour ses positions anti-islamiques, Wilders a beaucoup parlé dans le passé de ce qu'il appelle le danger de l'Islam pour l'Europe. Le parti populiste de Geert Wilders qui dispose de 9 des 156 sièges du parlement néerlandais a demandé au gouvernement d'Amsterdam de réexaminer les coûts de "la poursuite du multiculturalisme pour le pays", selon ses propres termes. Autrement dit, il demande au gouvernement néerlandais d'abandonner le respect qu'il prétend éprouver pour la liberté de conviction et le principe de tolérance. Dans le phénomène de l'islamophobie, les extrémistes européens trouvent aujourd'hui leur champ d'action pour défier les principes les plus fondamentaux de la civilisation occidentale. La focalisation de la machine à propagande occidentale de nos jours sur l'Islam et sur les signes de cette religion comme les minarets des mosquées rappellent à l'esprit les campagnes d'envergure menées dans les années 30 par les fascistes et les Nazis sur les questions raciales ou religieuses. La rancune et le ressentiment alimentés et propagés par ces campagnes ont donné sur un des conflits les plus meurtriers que le monde a vécu, la Seconde Guerre mondiale. Le déferlement de la vague d'islamophobie aurait ainsi des impacts très dangereux dans certains pays européens comme la France avec une population à 10% musulmane. Le leader du parti Front National français Jean-Marie Le Pen a affirmé que de pareils référendums devaient avoir lieu en France, non seulement au sujet des minarets, mais aussi sur les politiques migratoires et celles concernant les minorités surtout les minorités religieuses. Les courants extrême droite comme l'UDC aux Pays-Bas pourraient en bénéficier afin de bafouer, par des processus démocratiques comme la voie référendaire ou électorale, les principes, même, de la démocratie, la liberté d'expression et de conviction y compris; or, l'article 9 de la convention des droits de l'Homme de l'Europe autorise qu'on affiche l'identité de ses convictions religieuses en utilisant des symboles religieux dont les minarets ou le port du voile dans la culture musulmane. La violation des conventions européennes ne renforcent nullement l'identité européenne que les partis extrême droite prétendent défendre. Bien au contraire, ces politiques ne feront que dévaloriser les prétentions pro-démocratiques des Etats européens et affaiblir la solidarité inter-communautaire au sein de leur société.

Source: http://www.alterinfo.net/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire