6 déc. 2010

Une campagne d'emprunt auprès des fidèles pour achever les travaux de la mosquée

Entamé en 2007, le chantier de la mosquée, financé par les fidèles, devait durer trois ans. C'est ce que prévoyaient les responsables de l'Association d'animation et d'échanges culturels, qui gèrent le projet. En cette fin d'année 2010, le constat est mitigé. Le bâtiment est déjà bien avancé, mais selon Mohammed El Mokhtari, secrétaire général de l'association, il manque 400 à 500 000 E pour qu'il soit entièrement achevé et qu'il puisse accueillir ses premières prières.

Dehors, les dernières touches d'enduit sont apportées sur un pan de la façade. Dedans, toutes les pièces sont déjà matérialisées. En bas, l'espace jeunesse et l'immense salle de prière s'étalent de part et d'autre de la galerie centrale. Ce grand espace sera mixte, pour favoriser la prière familiale, mais un balcon permettra aux femmes qui le souhaitent de rester entre elles.

En levant les yeux, on aperçoit deux passerelles en verre qui mènent vers un autre espace réservé aux femmes et les salles de cours et de réunion. Des seaux de plâtre, des bobines d'isolant jalonnent le parcours, des gaines électriques pendent un peu partout, le débat sur le tapis ou le marbre dans la salle de prière n'est pas encore tranché, mais pour le reste, le chantier est officiellement entré dans sa dernière phase, des finitions.

Malheureusement, ce ne sera pas la plus rapide, déplore Mohammed El Mokhtari. Faute de finances, les travaux n'ont pas avancé aussi vite qu'ils auraient dû. « Tout aurait pu être terminé si nous n'avions pas opté pour les grandes baies vitrées qui nous coûtent 500 000 E environ, avec le chauffage au sol, note le secrétaire général. Mais nous tenions à proposer un lieu ouvert sur le quartier. Nous nous étions donné trois ans, pour un total évalué à l'origine, au début des années 2000, à 25 millions de francs, soit 4 M E. Nous savions que techniquement, c'était faisable, la grosse interrogation était financière. Mais nous n'avons pas vu trop grand : au départ, la mosquée devait accueillir plus de pièces encore. La salle de conférence, la salle des fêtes et la bibliothèque ont, pour le moment, été mises de côté. » Car il faut déjà boucler le projet initial. Pour cela, l'association comptait sur les dons pendant le ramadan cet été. À cette occasion, une ouverture exceptionnelle avait été envisagée, pour célébrer la nuit du destin. Mais vu l'état d'avancement des travaux, la demande n'a finalement pas été envoyée à la commission de sécurité. « Nous avons cependant reçu beaucoup de promesses de dons. Certains fidèles ont payé instantanément, d'autres ont échelonné leurs versements sur un an. Cela nous permet d'avoir des rentrées stables et de voir où on va », indique le responsable.

Pour accélérer la procédure, et ne pas solliciter les donneurs plus que de raison, l'association a également lancé un appel à l'emprunt lors de la journée de prière de l'aïd. « Cela se fait sans intérêt, avec une reconnaissance de dette. Nous négocions la date d'échéance avec les personnes en fonction de leurs besoins », précise Mohammed El Mokhtari, qui attend beaucoup de cette initiative. « Il faut que le chantier s'achève complètement. Nous ne voulons pas ouvrir partiellement. Ce sera tout ou rien. » •


Source: http://www.lavoixdunord.fr/

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