4 juil. 2010

Présence islamique au Royaume-Uni

Dans le cadre de ses activités culturelles, EMF Bordeaux a organisé le 28 Avril 2007 la journée de la diversité. Des représentants de différentes communautés dans le campus ont exposé quelques aspects de leurs cultures.
Nous allons vous faire partager l’intervention de Mr Omar Nour un étudiant anglais ERASMUS à Bordeaux, nous transmettons intégralement le texte que nous a proposé Mr Omar.

Je voudrais parler aujourd’hui de la présence islamique au Royaume-Uni parce que la culture musulmane anglaise est, en effet, une mélange de différentes cultures elle-même. Je propose, aussi, de parler de questions qui se posent autour de l’Islam en Grande-Bretagne de nos jours, et les problèmes qu’ils suscitent pour nous les croyants là-bas.
Je vais commencer cette présentation par l’histoire l’islam en Angleterre.Il me semble important de signaler au début que la présence de l’islam en Angleterre ne date pas de la deuxième guerre mondiale comme pense la plupart des gens; en effet, l’Islam a tracé ses liens avec la Grande-Bretagne dès le 8eme siècle, quand le roi de Mercia (qui était un royaume anglo-saxon existant à la fois) a décidé de battre les pièces avec une inscription islamique pour faciliter le commerce avec l’empire musulman en Espagne.
Puis, au Moyen Age, les textes musulmans (surtout ceux de médicine) étaient bien connus parmi les savants anglais – le livre médical de Ibn Sina, par exemple, était une référence pour les étudiants de médicine jusqu’au 17eme siècle.
Un certain John Nelson était le premier anglais enregistré avoir converti à l’islam au 16eme siècle. Deux cents ans après, on apprend du premier grand groupe de musulmans arrivés en Grande-Bretagne; ils furent partie de “The East India Company”/”L’entreprise Est Inde” en tant que marins. Pourtant, ces communautés n’étaient que temporaires (même si la première mosquée au Royaume-Uni a été construite à Cardiff en 1860) .La première communauté qui s’est installée de une façon permanente, peu après 1900, était composée des marins yéménites qui sont arrivés aux ports à Swansea (en Pays de Galles), Liverpool et Newcastle (en Angleterre). Certains d’entre eux ont migrés aux cités intérieures comme Manchester, Birmingham, et Sheffield.
Apres la deuxième guerre mondiale, le Royaume-Uni avait besoin d’ouvriers pour la reconstruction des grandes villes quasiment détruites par le Luftwaffe; comme d’habitude, le problème était celui d’argent. Les autochtones demandaient des salaires moyennes (une demande qui semblait juste), mais étant donné la grandeur des taches et la faiblesse de l’économie de l’époque, c’était tout simplement impossible. La solution était évidente au gouvernement qui avait au bout des doigts un vaste réseau des citoyens du Commonwealth attirés par une apparente amélioration de la qualité de vie, une autonomie économique qui n’était pas possible chez eux, et (le plus important) qui séraient content de travailler pour un salaire plus bas (par rapport à ceux des autochtones). Ceux qui arrivaient, étaient notamment d’origine Sud Asie et des Iles Caraïbes. Evidemment, on est plus intéressé aux communautés Sud Asiatiques – ceux qui, aujourd’hui, font la base de la communauté musulmane. On dirait que jusqu’à 60% (voire 65%) de la population musulmane est originaire de cette zone, alors que le 40% restant se compose des autochtones convertis , somaliens, nigérians, soudanais, malaisiens, bosniaques, albanais, et une communauté de plus en plus forte des kurdes. Récemment, il y avait une croissance étonnante de la population arabe, surtout à Londres et à Manchester, venue principalement de la Libye et l’Egypte, J’espère que ça vous a donné une meilleure idée de la composition de la présence musulmane en Angleterre.
Passant maintenant à la vie quotidienne pour les musulmans en 2007, et plus précisément aux deux sujets dont je voudrais parler. Le radicalisme et les difficultés d’être musulman en Angleterre.
Ca serait très simpliste d’entamer cette partie avec les événements du onze septembre, et surtout ceux du sept juillet, mais la vérité est que le radicalisme a les racines plus profondes. Disant que depuis environ vingt ans, on a témoigné, comme dans le reste de l’Europe, à un changement de génération. L’événement symbolique de ce changement a été chez nous l’affaire Rushdie en 1988, qui a marqué l’insertion dans la vie politique de la génération issue de l’immigration dont j’ai parlé tout à l’heure. Avant, la question de l’islam ne figurait même pas dans le débat politique intérieur, encore moins dans le débat public. Les images passées le plus souvent à la télévision montraient un islam réactionnaire sans aucune profondeur intellectuelle. Heureusement, c’était facile d’écarter ces gens comme une minorité folle, même si après on a dépensé beaucoup de temps et d’efforts pour restaurer l’image de l’islam. Néanmoins, le terrain était préparé pour les radicalistes et les islamophobes de la même façon, de nos jours.
Les attentats de l‘onze septembre et sept juillet n’ont servi qu’à aggraver le situation, car ces fois-là, on ne pourrait pas justifier les événements, quelque chose qui nous a rendu toujours à la défensive et ouvert aux assauts des islamophobes. De leur part, les radicalistes ont profité de la liberté d’expression et des medias qui sont toujours prêts à rapporter les histoires les plus choquantes pour montrer leurs messages de haine et pour transmettre un islam tordu. Par exemple, le Hizb-ut-Tahrir (dont je vais montrer une vidéo prochainement) ; un certain nombre de musulmans ont demandé au gouvernement britannique d’interdire cette organisation, une demande à laquelle il n’a pas répondu. Il y a deux thèses a l’intérieur des communautés musulmanes : i) qu’il s’agit d’un jeu du gouvernement avec ces partis-là pour justifier sa politique sécuritaire , ou, ii) qu’ils font partie du champ légitime et qu’il faut qu’ils puissent s’exprimer. Je comprends que, en tant que pays de refuge pour les activités politiques, c’est difficile d’arrêter quelqu’un ou une groupe préventivement, mais ces groupes font énormément de bruit au champ public qui est souvent montrer comme exemple de l’islam en Angleterre aujourd’hui, non seulement par les medias anglais, mais aussi par les medias internationaux, comme cette extrait de la télévision française.
Le problème, comme toujours, est celui d’argent. Ces groupes sont souvent financés de l’argent saoudite, et, qu’il est évident avec l’affaire de la vente des armes à l’Arabie saoudite l’année dernière (quand Tony Blair était accusé d’avoir profité directement, quelque chose qui est bien sur interdite pour les chefs d’état) ce pays est capable d’exercer beaucoup d’influence au niveau économique, donc il est vu comme un allié (et est ainsi protégé) plutôt comme un ennemi, et donc, le flot d’argent n’est pas interrompu.
L’autre problème principal, c’est que le problème susmentionné du radicalisme mette en pleine vue, ou plus précisément, sous l’inspection minutieux, les vies quotidiennes de la majorité des autres musulmans, du coup d’une suspicion dans la société britannique, même s’il y a de la part des autorités des précautions pour distinguer entre les individus dangereux et les communautés musulmanes pacifiques. Les cibles pour ces suspicions sont évidements ceux qui sont le plus évident et le plus facile à cibler ; malheureusement, ça veut dire nos sœurs. Nous avons déjà entendu des affreux exemples des sœurs qui ont été rejetées aux entretiens a cause de la voile, et, encore pire, d’une sœur qui a subi une agression sexuelle il y a deux mois dans un jardin public (en Ecosse) pour la simple raison qu’elle était musulmane. Le prochain clip que je vais montrer est la première instance qu’une telle histoire a tient le niveau national. Il avait lieu il y a trois ans.
Je ne sais pas quoi est le plus inquiétant ; le fait que l’accusée est une femme, ou le fait qu’elle est noire (un peuple que l’on attend de la compréhension de notre situation, ayant été persécuté lui-meme pendant 300 ans). De toute façon, j’espère que ça vous a montré la mesure et la profondeur à laquelle la société britannique se méfie de la communauté musulmane.

Je voudrais conclure en disant que l’avenir pour les musulmans en Grande-Bretagne peut encore être un avenir plein des espoirs. Nous attendons la mois prochaine la démission des responsabilités de Tony Blair, et il est probable que Gordon Brown, un homme qui a déjà dit qu’il voudrait s’éloigner des Etats-Unis et qui a visité l’Afrique pour les raisons humanitaires (quelque chose que M. Blair n’a jamais fait), serait le successeur. On espère que M. Brown a une meilleure compréhension des besoins de la communauté musulmane et sa volition de vivre et faire partie d’un Royaume-Uni paisible.


Source: http://racines.wordpress.com/

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