23 juin 2010

Le fiasco des Bleus : du pain béni pour le Front national

En Afrique, l'équipe de France comptait de nombreux supporters. Sa campagne catastrophique et son comportement hors des terrains inquiètent, car ils vont être instrumentalisés par l'extrême droite, estime Kotch.


Que l'on se comprenne bien : le spectacle offert par les joueurs de l'équipe de France est indigne et les frasques de ces jeunes pourris de fric, aux ego qui tutoient la Tour Eiffel , sont inacceptables et condamnables. Pour avoir subi au Sénégal les turpitudes d'El Hadj Diouf et sa bande [Le meneur de jeu sénégalais avait mené son équipe en quart de final du mondial 2002. El Hadj Diouf avait plusieurs fois insulté des adversaires et leur avait craché dessus], on comprend que les supporters et les autorités françaises soient outrés par le comportement de joueurs qui oublient ce que c'est que de représenter une nation et de porter le maillot national.

Cela dit, certains commentaires entendus sur les chaînes de télé et radio de l'hexagone sur le psychodrame français au Mondial, sont du pain béni pour tous les adeptes de la France Bbr (Bleu blanc rouge) qui n'ont jamais accepté au fond la France Bbb (blanc black beur) de la génération des Thuram, Zidane et Deschamps. Et nul doute qu'avec les pantalonnades de la bande à Anelka, c'est le Front national qui se frotte les mains, ravi d'une telle aubaine pour alimenter sa nauséeuse propagande anti-immigrés. Déjà, avant même le début du Mondial, Marine Le Pen, digne héritière de son père, claironnait qu'elle ne se reconnaissait pas dans l'équipe nationale française, sous-entendant qu'elle la trouvait très peu gauloise.

Mais les saillies de Le Pen fille ne sont rien en comparaison des imprécations d'Alain Fikielkraut qui, déjà à l'époque de Zidane, trouvait que la composition de l'équipe de France était "black-black-black". Le philosophe médiatique multi-cartes ne s'est point gêné pour débiter tout le mal qu'il pensait des co-équipiers de Patrice Evra : "Une de bande voyous qui ne connaît comme morale que celle de la mafia", "onze petites frappes", "génération caillera" et le reste à l'avenant. Et Finkielkraut, histoire de se dédouaner et de contrer toute accusation de racisme, de donner en exemple Jean-Alain Boumsong, joueur issu de l'immigration et qui parle bien le...français !

C'est peut-être la faute la plus grave d'Anelka et compagnie. Ils ont réussi la prouesse de décomplexer la France des petits blancs réactionnaires et épouvantés par le métissage qui ont toujours estimé, mezza voce, que les valeurs de la France foutaient le camp avec la "sur-représentation" des Noirs dans son équipe nationale.


Source: www.courrierinternational.com

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